Paris (awp/afp) - Les marchés d'actions reculaient vendredi, sans effacer leurs gains de la semaine, scrutant l'évolution de la situation financière de géant chinois de l'immobilier Evergrande, tandis que le cours du bitcoin était de nouveau pénalisé par le régulateur chinois.

Wall Street évoluait sans grand mouvement dans les premiers échanges, le Dow Jones grappillant 0,02%, alors que l'indice à coloration technologique Nasdaq reculait de 0,63% et l'indice élargi S&P 500 0,09% peu avant 14H00 GMT.

En Europe, Paris perdait 0,83%, Londres 0,14%, Francfort 0,53% et Milan 0,18%. A Zurich, le SMI cédait 0,76%.

En Asie, la Bourse de Tokyo a bondi au retour d'un jour férié, tandis que les Bourses chinoises se sont repliées, notamment Hong Kong, où Evergrande est coté, qui a reculé de 1,30%.

Le cours de la société immobilière a encore chuté de plus de 11% vendredi, au lendemain de l'arrivée à échéance d'un versement dû à ses créanciers.

"Un éventuel défaut du groupe ne serait formellement constaté qu'au terme d'une période de grâce de 30 jours, ce qui laisse du temps à Evergrande comme aux autorités chinoises pour trouver une solution", explique Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Toutefois, "les doutes relatifs à la contagion de la crise d'Evergrande restent d'actualité, certains pouvant penser à des signes avant-coureurs d'une crise financière", relate David Jones, analyste de Capital.com.

Selon plusieurs médias, les autorités chinoises de régulation des marchés financiers ont donné des instructions aux dirigeants d'Evergrande, en leur demandant notamment d'éviter un défaut de paiement sur la dette du groupe libellée en dollars.

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a pour sa part relativisé l'impact qu'aurait pour la zone euro une possible faillite d'Evergrande.

"En Europe et dans la zone euro en particulier, l'exposition directe serait limitée", a déclaré Mme Lagarde lors d'une interview à la chaîne CNBC. L'ancienne ministre française a évoqué "un impact et une exposition centrés sur la Chine".

Les investisseurs attendent une prise de parole de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale (Fed), lors d'un débat organisé par la banque centrale des États-Unis.

L'institution a confirmé mercredi qu'un début de normalisation de sa politique monétaire était pour "bientôt", une nouvelle bien accueillie par les marchés.

Le luxe perd des poils ___

Le groupe de luxe Kering a annoncé que ses deux dernières marques à utiliser de la fourrure animale, Saint Laurent et Brioni, y renonceraient à compter des collections de l'automne 2022, un cap qui avait déjà été franchi par la plupart des griffes du groupe, dont Gucci et Balenciaga.

Déjà mal orientées à l'ouverture en raison du repli des marchés chinois, les valeurs parisiennes du secteur du luxe restaient dans le rouge. Kering était lanterne rouge de l'indice CAC 40 et perdait 2,89% à 634,70 euros. LVMH reculait de 1,70% à 643 euros et Hermès de 1,82% à 1.293,50 euros. Ailleurs en Europe les entreprises du luxe subissaient des pertes moins importantes.

Les équipementiers sportifs essoufflés ___

Nike décrochait de 6,58% à 149,07 dollars après des résultats moins bons qu'attendu au troisième trimestre. A Francfort, Adidas (-2,89% à 280,80 euros) et Puma (-2,39% à 99,66 euros) en pâtissaient aussi.

Le bitcoin décroche ___

Le bitcoin, en petite hausse en début de matinée européenne, accusait une chute de 6,99% à 41.600 dollars vers 13H50 GMT, après un nouveau tour de vis réglementaire en Chine.

La Banque centrale chinoise a jugé vendredi que toutes les transactions financières impliquant des cryptomonnaies étaient illégales.

Du côté du pétrole et de l'euro ___

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 0,34% à 77,51 dollars à Londres.

A New York, le baril de WTI pour le même mois se repliait de 0,11% à 73,39 dollars.

L'euro reculait de 0,22% par rapport au billet vert à 1,1714 dollar.

afp/rp