New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont clôturé mercredi à leur plus haut niveau depuis près d'un mois, dynamisés par la baisse plus importante que prévu des stocks américains, ainsi que la perspective d'une possible baisse de la production de l'Opep.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a avancé de 0,99%, pour finir à 101,22 dollars, une altitude plus fréquentée en clôture depuis le 29 juillet.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour livraison en octobre, il a lui gagné 1,22%, à 94,89 dollars.

Les opérateurs ont réagi en deux temps à la publication de l'état des stocks américains de pétrole par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

Ils ont d'abord été sensibles au maintien des réserves d'essence à un niveau quasi-inchangé (-100.000 barils), alors que les analystes prévoyaient une baisse de 1,5 million de barils sur la semaine.

L'effet a été accentué par la dégringolade de près de 10% de la demande d'essence.

"C'est le grand bémol" de ce rapport de l'EIA, a commenté Phil Flynn, du courtier Price Futures Group. "Cela accentue l'inquiétude quant à un ralentissement économique", selon l'analyste, qui a néanmoins rappelé que les chiffres hebdomadaires de demande d'essence avaient été très volatils tout au long de l'été.

Mais les cours se sont rapidement repris, à mesure que le marché digérait le rapport et retenait surtout la diminution plus marquée que prévu des réserves commerciales de pétrole brut.

Durant la semaine achevée le 19 août, les stocks commerciaux se sont ainsi contractés de 3,3 millions de barils, alors que les analystes anticipaient un recul de 2,5 millions.

Les réserves stratégiques de pétrole ont, elles, perdu 8,1 millions de barils, un record, selon Matt Smith, de Kpler. Au total, les stocks américains, commerciaux et stratégiques, se situent à leur plus bas niveau depuis près de 20 ans (juin 2003).

Cette contraction des stocks est en grande partie attribuable au niveau élevé des exportations. "L'accélération de la demande européenne contribue à faire grimper les exportations américaines et baisser les stocks", a commenté Matt Smith.

Les exportations totales de brut et de produits raffinés ont ainsi atteint, la semaine dernière le plus haut niveau jamais vu, à 11 millions de barils par jour, soit 40% de plus qu'il y a un an à la même époque.

En outre, pour Andrew Lebow, de Commodity Research Group, le marché "réagit toujours" aux déclarations du ministre saoudien de l'Énergie, Abdelaziz ben Salmane, qui a ouvert la porte à une possible réduction de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés de l'accord Opep+

Plusieurs membres de l'Opep, dont l'Irak et le Koweit, lui ont apporté leur soutien, ces dernières heures.

Dans ce contexte, le fait de voir la production américaine de brut reculer de nouveau la semaine dernière, selon l'EIA, "est inquiétant", selon Phil Flynn.

A 12 millions de barils par jour, contre 12,1 la semaine dernière et 12,2 il y a deux semaines, la production reste sensiblement inférieure à son niveau d'avant la pandémie de Covid-19, soit autour de 13 millions de barils par jour.

Par ailleurs, le cabinet Rystad s'attend à ce que les exportations russes de pétrole vers l'Union européenne soient divisées par quatre d'ici décembre, avec l'entrée en vigueur de l'embargo de l'Union européenne, ce qui va contribuer à limiter l'offre, même si une partie sera réorientée vers d'autres destinations.

tu/lum