New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont reculé mercredi sur un marché que le ralentissement de la consommation d'essence aux États-Unis a fait tiquer, alors qu'un membre du gouvernement Biden a dit espérer un nouveau geste de l'Arabie saoudite.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a perdu 1,45%, pour clôturer à 116,26 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI), également avec échéance en août, a lui cédé 1,77%, à 109,78 dollars.

Les opérateurs ont été marqués par le léger fléchissement de la demande d'essence aux États-Unis, qui est ressorti en-deçà du seuil symbolique de 9 millions de barils par jour ces deux dernières semaines, selon les chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

Beaucoup d'analystes guettent un ralentissement de la consommation de carburant, qui résulterait du niveau historiquement élevé des prix de l'essence et du gasoil.

La petite inflexion enregistrée ces deux dernières semaines intervient alors que vient de démarrer la saison estivale, qui voit traditionnellement la demande accélérer aux États-Unis.

"C'est une petite déception", a commenté Phil Flynn, de Price Futures Group, pour qui les cours ont aussi réagi à la montée en régime des raffineries américaines, qui utilisent désormais 95% de leurs capacités, contre 93,7% il y a deux semaines.

"Ca va être difficile de maintenir ces niveaux" d'utilisation, a estimé l'analyste. "Plus vous faites tourner à fond, plus la probabilité d'un incident augmente", a-t-il fait valoir, ce qui amputerait les capacités d'autant.

Pour Phil Flynn, le coup de mou des cours, qui s'étaient longtemps affichés en hausse mercredi, est aussi, pour partie, attribuable au franchissement de seuils techniques, qui ont agi comme facteurs de résistance.

En outre, à l'approche du week-end férié du 4 juillet (fête nationale américaine), "beaucoup de gens réduisent leurs positions", a-t-il expliqué.

Les traders ont aussi prêté attention aux déclarations du conseiller à la sécurité énergétique du département d'État américain, Amos Hochstein, qui a dit espérer que l'Arabie saoudite fasse un nouveau geste pour soulager les cours de l'or noir.

L'engagement, le mois dernier, de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+ de relever davantage que prévu leur production, a constitué un "changement d'attitude majeur", a dit le responsable lors d'un entretien à Bloomberg Television.

Tous les observateurs s'attendent à ce que le groupe Opep+ s'entende sur une hausse identique pour août, soit 648.000 barils supplémentaires par jour, lors de sa réunion de jeudi.

Le président américain Joe Biden doit se rendre en Arabie saoudite mi-juillet.

Plusieurs responsables ont assuré, ces derniers jours, que le royaume ne disposait désormais plus que d'une très faible marge d'utilisation supplémentaire de ses capacités.

tu/jum/b