New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont plongé lundi devant le retour sur le marché des exportations libyennes, au moment où la question de nouveaux confinements, désastreux pour la demande, est sur la table dans plusieurs pays.

Le baril américain de WTI pour octobre a perdu 4,37% par rapport à la clôture de vendredi, à 39,31 dollars (-1,80 dollar).

Celui de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a lâché 3,96% à 41,44 dollars (-1,71 dollar).

"Les prix du pétrole ont démarré sur un mauvais pied cette semaine, alors que les courtiers digèrent les nouvelles à la fois sur les risques à la baisse liés à la demande et sur les risques à la hausse côté offre", a résumé Bjornar Tonhaugen, de Rystad Energy.

"Côté demande, il y a de nouvelles inquiétudes sur des restrictions de déplacements dans des endroits peuplés comme Londres", a souligné cet analyste. "Côté offre, les acteurs sur les marchés se demandent si l'annonce de la Libye va conduire à des exportations de la part de ce pays rapidement", a-t-il ajouté.

La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a en effet annoncé samedi la reprise de la production et des exportations d'or noir sur les sites qu'elle a qualifiés de "sûrs", au lendemain de l'annonce par l'homme fort de l'est de ce pays, Khalifa Haftar, de la levée d'un blocus de huit mois imposé par ses forces.

"La reprise des exportations libyennes va ajouter un montant substantiel à l'offre sur le marché, alors que le pays aux prises avec des conflits se remet d'une période où il a exporté une quantité négligeable de barils", a estimé Bart Melek de TD Securities.

Dans le même temps, les craintes à propos de la demande mondiale de brut se ravivent puisque plusieurs pays sont tentés de remettre en place un confinement.

C'est le cas par exemple au Royaume-Uni, qui fait face à une "deuxième vague" de Covid-19, tandis que près d'un million d'habitants de la région de Madrid sont depuis lundi, et pour deux semaines, priés "de rester chez eux la majorité du temps".

La situation paraît également préoccupante en Belgique, en France ou encore au Liban. Son voisin Israël, pays de neuf millions d'habitants, s'est reconfiné vendredi pour une période d'au moins trois semaines.

Dans le monde, la pandémie a fait au moins 961.531 morts depuis son apparition en Chine fin décembre, selon un bilan établi lundi par l'AFP.

Cependant, les barils de Brent et de WTI se négociaient toujours au-dessus de leurs prix de lundi dernier, puisqu'ils ont respectivement engrangé plus de 8% et 10% la semaine dernière.

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