New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé proches de l'équilibre mercredi, hésitant entre la bonne surprise du rapport hebdomadaire sur les stocks américains et les interrogations sur la santé de la demande dans un contexte de ralentissement économique généralisé.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, a clôturé proche de l'équilibre (-0,01%), à 86,12 dollars, tout comme le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour livraison en mars (+0,02%), à 80,15 dollars.

Les prix ont hésité toute la séance, sans parvenir à prendre de direction claire.

Selon Phil Flynn, de Price Futures Group, après un démarrage sans conviction, le marché a néanmoins été soutenu par les chiffres de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui a fait état d'une augmentation de 500.000 barils des stocks de brut la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur le triple (1,5 million).

Cette bonne surprise est pour partie attribuable à la baisse de 14% des importations sur une semaine, conjuguée à la montée des exportations de brut (+21,5%).

Le mouvement s'explique aussi par la montée en puissance des raffineries, dont le taux d'utilisation a atteint 86,1%, contre 85,3% la semaine précédente.

Après plusieurs semaines de perturbations dues à la tempête hivernale Elliott, qui a frappé une grande partie des Etats-Unis fin décembre, l'activité des raffineries est en voie de normalisation, même si de nombreux sites sont entrés depuis en phase de maintenance, habituelle à cette époque de l'année.

Si les opérateurs ont retenu la surprise relative des stocks de brut, le rapport de l'EIA était, dans l'ensemble, "mitigé", a nuancé Phil Flynn.

La demande de produits raffinés interpelle, notamment, en retrait de 10,9% par rapport à son niveau de l'an dernier à la même période.

Ce fléchissement est particulièrement marqué pour les produits distillés (-13,5%), qui comprennent le gazole mais aussi le fioul domestique, résultat de températures anormalement élevées pour la saison dans de nombreuses régions des Etats-Unis.

Pour Phil Flynn, le fait que les cours du brut évoluent dans des marges resserrées ces derniers jours témoigne d'une "consolidation, en attendant d'avoir une meilleure perception de l'état de l'économie".

Le marché essaye aussi, selon lui, "de mesurer l'ampleur du redémarrage de l'économie chinoise", qui ne se traduit pas encore dans les indicateurs.

Quant aux produits raffinés, qui avaient soutenu les cours du brut ces dernières semaines, "ils ont sans doute été trop haut, trop vite" et font l'objet d'une correction, selon l'analyste, du fait également du manque de visibilité sur la demande.

Le prix américain de gros sur l'essence a ainsi lâché 3,89% en deux jours et celui sur le gazole, 8,34%.

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