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New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé sur une note contrastée mardi, dans un contexte d'attentisme avant une série de décisions de banques centrales, plus tard cette semaine, qui influenceront la trajectoire de l'économie mondiale.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c'était le dernier jour de cotation, a terminé en repli de 0,48%, à 84,49 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour livraison en mars, il a lui fini en hausse de 1,24%, à 78,87 dollars.

La banque centrale américaine (Fed) "pousse les opérateurs à rester sur la touche", a commenté Andrew Lebow, de Commodity Research Group.

La Fed, qui a débuté sa réunion mardi, doit communiquer mercredi sa décision en matière de taux d'intérêt. Les opérateurs attendent un relèvement d'un quart de point, et seront très attentifs aux propos du président de l'institution, Jerome Powell.

"Ce qu'ils diront pourraient pousser le dollar encore un peu plus à la baisse", prévient Michael Zuzolo, de Global Commidity Analytics and Consulting, car la Fed approche de la fin de son cycle de resserrement monétaire.

Un nouvel effritement du billet vert serait un facteur de soutien pour les cours du pétrole, car l'essentiel des contrats sont libellés dans cette monnaie.

Mais pour les analystes de Commerzbank, l'or noir affronte des "vents contraires", dûs à "un sentiment de marché globalement néfatif", du fait notamment de chiffres élevés d'exportations russes en janvier, qui relativisent l'impact de l'embargo européen.

Les intervenants sont également incités à la prudence par l'anticipation d'un statu quo de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+, qui se réunit mercredi pour statuer sur ses quotas de production.

Mardi, le WTI a néanmoins profité de bons indicateurs chinois, les indices d'activité PMI pour janvier, qui sont tous deux ressortis très au-dessus des attentes.

"C'est une indication du fait que les vagues de Covid post-réouverture ont atteint leur pic et que la vie commence à reprendre son cours", a commenté Duncan Wrigley, de Pantheon Macroeconomics.

Pour Andrew Lebow, le pétrole américain a aussi été stimulé par la révision, à la hausse, de l'estimation de croissance mondiale du Fonds monétaire international (FMI), qui table désormais sur 2,9% en 2023 contre 2,7% jusqu'ici.

Davantage que la réunion de l'Opep+, "l'événement, c'est l'embargo" de l'Union européenne sur les produits raffinés en provenance de Russie, qui doit entrer en vigueur dimanche, selon Andrew Lebow.

"On va voir quelles quantités de gazole la Russie va pouvoir vendre avec l'embargo", a-t-il expliqué. Le pays était, en effet, jusqu'ici, un très gros pourvoyeur mondial de ce liquide raffiné.

Lors de la conférence de présentation des résultats d'ExxonMobil, le PDG Darren Woods a estimé que cette mesure "pourrait potentiellement avoir des implications à court terme".

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