Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole se stabilisaient vendredi, coincés dans une fourchette de prix élevés, entre les craintes d'une récession qui éroderait la demande et les inquiétudes quant à une offre insuffisante avec l'embargo européen qui se profile et les espoirs de déverrouillage en Chine.

Vers 09H45 GMT (11H45 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 0,24% à 111,77 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, baissait quant à lui de 0,33% à 111,84 dollars.

"Le pétrole se négocie à la baisse (...) après une séance volatile jeudi qui a vu les prix passer de pertes à des gains en raison de la faiblesse du dollar américain et de l'espoir croissant que la Chine pourrait commencer à assouplir certaines de ses restrictions sanitaires à partir du 1er juin à Shanghai", commente Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor.

"La perspective d'une interdiction du pétrole russe par l'Union européenne a constitué un plancher pour les prix du brut ces derniers temps", explique-t-elle.

L'UE peine cependant toujours à imposer un embargo, se confrontant aux résistances de la Hongrie, particulièrement dépendante du pétrole russe.

"Toutefois, le resserrement des banques centrales et les craintes d'une récession mondiale ont empêché le pétrole d'augmenter et, en raison de ces pressions contradictoires (malgré la volatilité), il est resté largement coincé dans une fourchette", poursuit Victoria Scholar.

"Le soutien des prix du pétrole pourrait être érodé par de nouvelles preuves de récession ou par une intervention surprise de l'Opep+ pour accélérer ses plans de restauration de la production", affirme également Han Tan, analyste chez Exinity.

"Les perturbations de l'offre devraient également persister tant que le conflit en Ukraine fait rage, ce qui préserve l'environnement favorable aux prix du pétrole", fait-il cependant valoir.

Le prix du gaz naturel européen a quant à lui perdu plus de 7% sur la semaine, passant sous la barre des 90 euros le mégawattheure.

"La situation de l'offre se détend car les livraisons des gazoducs russes ont à nouveau légèrement augmenté grâce à des flux plus importants via l'Ukraine", affirme Barbara Lambrecht, de Commerzbank.

De plus, le Parlement européen et le Conseil -représentant les Vingt-Sept- sont parvenus à un accord jeudi sur un règlement prévoyant que les Etats membres remplissent leurs réserves de gaz à "au moins 80%" de leur capacité d'ici novembre. Ce niveau minimal sera porté à 90% pour les périodes hivernales suivantes, afin de garantir un approvisionnement suffisant à l'UE.

Le TTF néerlandais, référence du marché du gaz naturel européen, évoluait vendredi à 89,70 euros le MWh.

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