New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont encore reculé nettement mercredi, toujours orientés par la résurgence de la pandémie de Covid-19 en Chine mais également affectés par la perspective d'un plafonnement du prix du pétrole russe jugé timoré.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a abandonné 3,33%, pour clôturer à 85,41 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour livraison en janvier, il a lui lâché 3,59%, à 77,94 dollars.

"Le seul sujet, c'est l'économie, la Chine, et l'impact qu'aura la décision du G7 sur les exportations russes", a expliqué Craig Erlam, d'Oanda, dans une note.

Un nouveau foyer de Covid s'est déclaré à Pékin, qui a enregistré près de 1.500 nouveaux cas sur les dernières 24 heures, selon la Commission nationale de la santé (NHC), un record depuis le début de la pandémie.

Bureaux et lieux culturels ont été fermés, et il est recommandé aux résidents de ne pas se déplacer d'un quartier à l'autre.

Le maintien de la politique zéro-Covid par les autorités chinoises fait craindre un essoufflement de la demande d'or noir, dont la Chine est le premier importateur au monde.

La mouvement de repli a également été encouragé les informations qui ont filtré des tractations autour du mécanisme de plafonnement des prix du pétrole russe.

Selon plusieurs médias, les membres du G7 auraient évoqué une fourchette comprise entre 65 et 70 dollars le baril.

Ils autoriseraient ainsi la Russie à vendre et exporter son brut à ce prix-là ou en deçà, ce qui lui permettrait d'échapper partiellement à l'embargo européen qui doit prendre effet le 5 décembre.

"Ce plafond correspond plus ou moins au prix auquel les Russes vendaient déjà leur pétrole ces temps-ci", explique John Kilduff, d'Again Capital. "Donc nous ne devrions pas être privés de quantités significatives de pétrole russe. C'est un grand soulagement pour le marché, ce qui explique que les prix baissent."

"On est passé d'un embargo qui allait toucher tout le pétrole russe à une situation qui va permettre à l'essentiel des volumes de rester sur le marché", a poursuivi l'analyste.

Dernier élément défavorable aux cours, le rapport hebdomadaire sur l'état des stocks américains de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a montré un affaissement de la demande de produits raffinés, d'essence en particulier, la semaine dernière.

A contre-courant de l'or noir, les prix du gaz ont décollé mercredi, des deux côtés de l'Atlantique. Le principal contrat américain a pris 7,8%, tandis que la référence européenne, le TTF a gagné plus de 8,2% sur la séance.

Pour Eli Rubin, d'EBW Analytics Group, cette accélération est due, pour partie, à l'annonce d'un temps plus froid début décembre aux Etats-Unis, ainsi qu'à la menace d'une grève des cheminots, au même moment.

Une éventuelle paralysie du rail pénaliserait le transport de charbon et doperait la demande de gaz naturel, anticipe l'analyste.

Côté européen, la flambée du gaz tient également à l'arrivée du froid mais aussi à la légère baisse des réserves en Europe, ce qui dégage des capacités de stockage et stimule les prix.

tu/spi