New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont poursuivi leur hausse vendredi, avant une réunion très attendue de l'Opep+ ce week-end, de solides chiffres de l'emploi américain et l'impasse de la dette surmontée.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a gagné 2,49% à 76,13 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet, a avancé de 2,33% à 71,74 dollars.

C'est d'abord l'attente de la réunion des producteurs de l'Opep+ qui a fait grimper les cours, selon les analystes.

Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) se réunissent physiquement dimanche à Vienne, siège de l'alliance pour éventuellement ajuster leur niveau de production de brut.

Pour Robert Yawger de Mizuho US, "le marché ne veut pas être pris par surprise et se retrouver dans la situation de la réunion d'avril" où, au cours d'un rendez-vous virtuel, les producteurs avaient décidé de façon surprise une substantielle coupe de production. L'impact initial sur les prix à la hausse n'avait pas duré.

"On assiste au même scénario avec un meeting organisé en plein week-end où personne ne peut accéder au marché pour s'ajuster" à la décision éventuelle de réduire la production ce qui ferait monter les cours, craint l'analyste.

Alors, les investisseurs ont pris de l'avance. Ils "ont misé sur une éventuelle annonce de coupe de production. Si c'est vrai, les cours vont monter encore, si au contraire ça ne se passe pas, on ne va pas reculer tant que cela", explique M. Yawger.

Pour Barbara Lambrecht de Commerzbank, les cours du brut "risquent de se replier en début de semaine si la rumeur d'une réduction de la production ne se matérialise pas alors que beaucoup d'acteurs du marché ont parié là-dessus".

Outre cette prime du risque d'un nouveau tour de vis des pays producteurs, les cours ont aussi été encouragés par le rapport américain sur l'emploi.

Les créations d'emplois ont été bien plus fortes que prévu à 339.000 en mai, ce qui témoigne d'un marché du travail encore dynamique, même si dans le même temps --mesuré par une enquête différente--, le taux de chômage augmente à 3,7%.

"Cette bonne situation pour la demande a eu une réaction positive sur les cours du baril", qui ont pris un dollar supplémentaire juste après la publication du rapport, a indiqué Robert Yawger.

Le marché a enfin été rasséréné par l'approbation par le Sénat américain de l'accord conclu in extremis pour une suspension pour deux ans du plafond de la dette.

Le risque de défaut de paiement est écarté: "le marché s'en réjouit, il peut mettre cela derrière lui", a ajouté l'analyste de Mizuho.

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