Londres (awp/afp) - Le pétrole poursuivait sa hausse mercredi, le marché se resserrant avec le blocage de l'approvisionnement en brut en provenance de la région du Kurdistan irakien.

Vers 10H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai prenait 0,86% à 79,33 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagnait 1,12% à 73,97 dollars.

Les prix du brut restent "soutenus par le fait que les exportations de pétrole depuis le nord de l'Irak restent bloquées", expliquent les analystes de DNB.

La Turquie a cessé d'importer, depuis samedi, du pétrole de la région autonome du Kurdistan irakien par oléoduc à partir du port de Ceyhan, après une décision d'arbitrage en faveur du gouvernement irakien quant à la gestion de ce pétrole.

Ces exportations représentent environ 450.000 barils de brut par jour.

"Plus l'arrêt se prolonge, plus les perspectives d'approvisionnement se resserrent", souligne Stephen Brennock, de PVM Energy.

"Les États-Unis font pression sur l'Irak et la Turquie pour qu'ils redémarrent les exportations de pétrole brut et résolvent le conflit", affirment les analystes de DNB.

Selon eux, l'Irak pourrait être tenté d'utiliser la décision d'arbitrage pour forcer les exportations de pétrole de la région autonome du Kurdistan à passer entre les mains de la SOMO (State Oil Marketing Organization), l'agence étatique chargé de la commercialisation du pétrole irakien.

"Les querelles politiques sur le contrôle des exportations de pétrole du pays pourraient prolonger la fermeture, malgré les incitations économiques à un redémarrage rapide", avancent les analystes de DNB.

Entre-temps, "la reprise des prix du pétrole a également été favorisée par l'apaisement des craintes liées au secteur bancaire et à la récession", note M. Brennock.

Le regain de confiance actuel envers le secteur bancaire pousse en effet les investisseurs à se tourner à nouveau vers les actifs plus volatiles, comme les matières premières.

Le marché attend désormais la publication de l'état des stocks commerciaux américains par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) pour la semaine achevée le 24 mars.

La fédération de professionnels du secteur, l'American Petroleum Institute (API), a estimé mardi soir que les stocks de brut avaient chuté de 6,1 millions de barils la semaine dernière, et que ceux d'essence avaient fondu de 5,9 millions de barils. Les données de l'API sont réputées toutefois moins fiables que celles de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

Les analystes tablent quant à eux sur une hausse de 1,75 million de barils des réserves commerciales de brut, et sur une baisse de 2,25 millions de barils d'essence, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.

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