New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont oscillé jeudi, entre craintes de récession aux Etats-Unis et perspective d'un ralentissement des hausses de taux de la Fed, les perturbations de l'offre restant toujours en toile de fond.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a avancé de 0,48% à 107,14 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois a lâché quant à lui de 0,86%, à 96,42 dollars.

Le Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a marqué le pas au deuxième trimestre accusant un repli de 0,9%, plus que prévu, et dans la foulée d'un premier trimestre déjà négatif. "Il y a des craintes de récession dans l'air", notait Bill O'Grady de Confluence Investment.

Mais la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé mercredi ses taux directeurs de 75 points de base, une décision largement anticipée, éloignant l'inquiétude d'un tour de vis plus sévère d'un point total de pourcentage et admettant qu'elle pourrait ralentir ces hausses de taux si nécessaire.

Une hausse des taux de la Fed pour juguler l'inflation signifie habituellement un soutien au dollar, faisant baisser le pouvoir d'achat des investisseurs en pétrole utilisant d'autres devises, mais ravive également les craintes quant à la demande, pouvant conduire à un ralentissement économique. Le billet vert jeudi est resté plutôt stable.

Mercredi, l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) avait fait état dans son rapport hebdomadaire sur les stocks commerciaux d'or noir des Etats-Unis, d'une baisse de 4,5 millions de barils de brut alors que les analystes s'attendaient à un repli moindre.

A cette baisse inattendue s'ajoute un nouveau prélèvement de 5,6 millions de barils dans les réserves stratégiques américaines.

Ce bilan des stocks américains avait nettement dynamisé les prix de l'or noir la veille qui avaient pris plus de 2%.

En parallèle, les baisses de livraison de gaz à l'Europe via le gazoduc Nord Stream ont, comme annoncé, baissé mercredi à près de 20% des capacités du gazoduc, alertant sur de potentielles nouvelles coupures d'approvisionnement en hydrocarbures russes.

"Dans le climat géopolitique et économique actuel, incertain et turbulent, les vents dominants peuvent changer de direction rapidement", tempère cependant Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, rappelant que le marché "est déchiré entre les craintes liées à l'économie et à la demande et les inquiétudes concernant l'offre".

Le prix du gaz naturel européen s'est stabilisé à 199,15 euros le mégawattheure. Mercredi, il avait dépassé les 225 euros.

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