New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont repris leur escalade jeudi malgré une hausse beaucoup plus marquée que prévu des stocks américains de brut, qui n'a fait réagir que brièvement le marché.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a engrangé 0,98% ou 82 cents à Londres, pour clôturer à 84 dollars.

Le baril de WTI américain pour livraison en novembre a lui gagné 1,08% ou 87 cents, pour finir à 81,31 dollars à New York.

Après avoir démarré la journée tambour battant, l'or noir a décroché après la publication des chiffres de stocks américains de brut par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Ceux-ci ont progressé de 6,1 millions de barils (Mb) la semaine dernière, soit six fois ce qu'attendaient les analystes (un million).

Le Brent a perdu quasiment un dollar le baril, pour descendre à 83,23 dollars.

Mais la chute a été de courte durée et les cours se sont rapidement repris, pour venir de nouveau côtoyer les sommets atteints lundi, à 82,18 dollars pour le WTI (plus haut depuis octobre 2014) et 84,60 pour le Brent (plus élevé depuis octobre 2018).

"Une fois que (les opérateurs) se sont plongés dans les chiffres, ils ont quasiment ignoré le total" du relèvement des stocks, a expliqué Matt Smith, responsable de l'analyse pétrole pour le fournisseur de données spécialisé dans les matières premières Kpler.

Le marché a notamment constaté que l'EIA avait été intégré aux données un "ajustement" de 936.000 barils par jour dans la production, ce qui équivaut à 6,5 millions de barils sur la semaine, c'est-à-dire sensiblement la quantité qui s'est ajoutée aux stocks.

"Le marché semble ne pas vraiment croire ces rapports", a constaté Matt Smith. "Ces trois dernières semaines, on a eu à chaque fois une augmentation surprise et pourtant le marché l'a quasiment ignorée."

Bart Melek, responsable de la stratégie matières premières chez TD Securities, rappelle, par ailleurs que malgré cette hausse continue des stocks depuis trois semaines, les réserves commerciales américaines de pétrole brut demeurent inférieures de 6% à la moyenne des cinq dernières années à la même époque.

Les stocks de produits distillés, qui comprennent notamment le fioul domestique, sont eux inférieurs de 9% à la moyenne des cinq dernières années, alors que la semaine dernière, le taux d'utilisation des raffineries a chuté à 86,7%, contre 89,6% en moyenne sur les sept jours précédents.

Avec la pénurie de gaz naturel en Europe et en Asie, ainsi que la perspective d'un hiver plus froid que la moyenne, selon les prévisions, Bart Melek voit, dès lors, le Brent franchir la barre des 100 dollars, "au moins temporairement".

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