Zurich (awp) - Après le fort repli essuyé la veille au soir, les prix du pétrole repartaient à la hausse, malgré les craintes de récession et les restrictions anti-Covid toujours de mise en Chine. Les investisseurs attendent désormais la réunion lundi de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés de l'Opep+ et une éventuelle décision en matière de quotas de production.

Vendredi vers 07h20, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre se négociait à 94,318 dollars, en hausse de 2,12%. En l'espace d'une semaine, les prix ont cependant fléchi de 4,8% et de 1% sur un mois, tout en affichant un bond annuel de 29,8%. Quant aux 159 litres de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre, ils valaient 88,24 dollars, en hausse de 1,89%.

Jeudi soir, le Brent avait chuté de 3,42% à 92,36 dollars, alors que le WTI avait cédé 3,19% à 86,69 dollars le baril, s'éloignant encore davantage de la barre des 90 dollars. Les deux références mondiales de l'or noir ont connu en août leur troisième baisse de prix mensuelle consécutive, pâtissant des perspectives économiques sombres.

De nombreuses grandes Banques centrales "continuent de resserrer agressivement leur politique monétaire et de nouvelles épidémies de Covid dans les grandes villes chinoises de Shenzhen, Guangzhou et Dalian ont placé des millions de personnes sous le coup d'un confinement strict", a résumé John Plassard, de Mirabaud Banque. "La Chine est le principal point d'interrogation pour les perspectives de la demande de brut et il semble que la dynamique de réouverture demeure insaisissable", a pour sa part commenté Edward Moya de Oanda.

L'activité manufacturière du pays, grand importateur de brut, s'est effondrée en août, lestée par les restrictions anti-Covid et une canicule sans précédent qui a entraîné des pénuries d'électricité, selon un indice indépendant publié jeudi. "Décrire la tendance du marché comme violente, volatile ou incertaine est devenu un cliché, mais cela ne rend pas cette déclaration moins exacte", soulignait Tamas Varga, de PVM Energy, rappelant que des forces contraires s'affrontent depuis des semaines sur le marché pétrolier.

Les investisseurs attendent désormais lundi la réunion des ministres de l'Energie des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), pour que l'alliance décide de sa politique de production. Aux Etats-Unis, les marchés seront fermés lundi pour observer le jour férié de la fête du travail (Labor Day).

"Le ministre saoudien de l'Energie a déclaré que le cartel pourrait réduire sa production si l'Iran conclut un accord nucléaire avec l'Occident et rétablit ses exportations", a rappelé John Plassard. Car d'un retour de l'accord iranien résulterait la levée de certaines sanctions contre Téhéran.

La baisse des cours du brut s'inscrivait aussi dans un contexte de hausse du dollar et de fort repli de la Bourse de New York. "Si septembre s'avère un bain de sang à Wall Street, les prix du brut pourraient tomber autour de 80 dollars", a averti M. Moya.

Sur le marché du gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence européenne, s'échangeait à 243 euros le mégawattheure (MWh), repartant à la hausse (+1,29%), après l'interruption depuis mercredi des livraisons russes via le gazoduc Nord Stream 1. "Si les flux russes de Nord Stream reprennent aux niveaux actuels après la maintenance de trois jours en septembre, l'Europe pourrait être en mesure de passer cet hiver et le suivant sans réduction de la demande", a estimé Massimo Di Odoardo, analyste chez Wood Mackenzie, interrogé par l'AFP.

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