Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole continuaient à monter mercredi en cours d'échanges européens, dans un marché retrouvant ses esprits après le choc engendré par le Brexit (pour "British Exit") et optimiste quant à une nouvelle baisse des stocks américains de brut.

Vers 10H05 GMT (12H05 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 49,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 46 cents par rapport à la clôture de mardi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 57 cents à 48,42 dollars.

"Les marchés pétroliers reflètent le rebond des marchés actions alors que les fondamentaux (de l'offre et de la demande) reviennent dans le viseur", estimaient les analystes de PVM.

Selon ces derniers, la reprise des cours pétroliers était due à plusieurs facteurs de soutien, notamment la possibilité d'une grève dans le secteur pétrolier et gazier norvégien à compter de ce week-end ou encore l'arrêt de deux plateformes pétrolières offshore dans le Golfe du Mexique.

"Un conflit salarial impliquant plus de 700 employés dans sept champs de production a le potentiel d'affecter la production de pétrole cumulée à hauteur d'environ 280.000 barils par jour, soit près d'un cinquième de la production du pays", ont détaillé les analystes de JBC Energy.

Par ailleurs, relevait-on chez PVM, un léger affaiblissement du dollar a également contribué à la progression des prix de l'or noir, libellés en billet vert et donc rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Mais les gains supplémentaires depuis le début des échanges ce mercredi "ont été enregistrés dans le sillage des chiffres de l'American Petroleum Institue (API) publiés après la clôture des échanges mardi, qui ont montré une sixième baisse hebdomadaire consécutive des stocks de pétrole brut (aux États-Unis)", ajoutaient les experts de PVM.

Le rapport hebdomadaire de la fédération professionnelle API a fait état d'une baisse de 3,9 millions de barils des stocks de pétrole brut, dont un déclin de 1,2 million de barils au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), ainsi que d'un recul de 400.000 barils des réserves d'essence et de 800.000 barils de celles de produits distillés, précisait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.

Si ces statistiques haussières venaient à être confirmées par les données du département américain de l'Énergie (DoE) attendues ce mercredi à 14H30 GMT, elles pourraient bénéficier encore davantage à l'or noir.

Selon la prévision médiane des analystes interrogés par l'agence Bloomberg, le rapport du DoE devrait montrer une baisse des réserves de brut plus modeste, de 2,5 millions de barils, ainsi qu'un déclin des stocks d'essence de 300.000 barils et une hausse en revanche de 625.000 barils des réserves de produits distillés (dont le gazole, le fioul de chauffage, et le kérosène).

Toutefois, les analystes de Commerzbank jugeaient que le niveau toujours élevé d'incertitude entourant la décision du Royaume-Uni de sortir de l'Union européenne (UE) devrait empêcher toute hausse plus prononcée des prix, ce qui signifie qu'il est peu probable que les cours dépassent à nouveau le seuil des 50 dollars le baril dans un avenir proche, et certainement pas de façon durable en tout cas.

Un autre argument abondant dans ce sens "est le fait que le dollar soit relativement ferme dans le sillage du référendum sur le Brexit", concluaient-ils.

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