Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole allaient encore de l'avant mardi, au lendemain de nouveaux plus hauts en séance, portés par un marché tendu où l'offre contrainte peine à satisfaire une demande robuste.

Vers 09H25 GMT (11H25 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'appréciait de 0,32% par rapport à la clôture de la veille, à 83,92 dollars à Londres.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de novembre engrangeait 0,24% à 80,71 dollars.

Le WTI a culminé lundi à 82,18 dollars et le Brent à 84,60 dollars, une première pour les deux contrats de référence de part et d'autre de l'Atlantique depuis respectivement octobre 2014 et octobre 2018, avant de légèrement refluer.

"La hausse des prix du pétrole ne semble pas vouloir s'arrêter", constate Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank, qui l'attribue davantage "à la situation tendue du marché" qu'à "des achats spéculatifs".

L'offre d'or noir, toujours limitée par les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés via l'accord Opep+, peine à satisfaire une demande forte, accentuée par les reports vers le brut d'une partie des achats de gaz, devenus très onéreux.

Ce qui ampute d'autant les stocks de brut.

"Les craintes d'une pénurie d'énergie ont maintenu intact le potentiel de hausse, et les inquiétudes liées au ralentissement de la croissance sont mises en veilleuse", estime de son côté Stephen Brennock, de PVM.

Le pétrole cher alimente les risques d'inflation pour les ménages et les entreprises, une menace sérieuse pour la reprise des économies à travers le monde.

Après une folle semaine qui l'aura vu battre mercredi un record historique à 162,12 euros le mégawattheure (MWh), le marché de référence du gaz européen, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, gagnait 1,63% à 86,60 euros, un prix cependant trois fois supérieur à celui de mi-juin.

"Alors que l'appétit du marché reste largement soutenu par la crise énergétique en Europe et en Asie, une correction pourrait se profiler pour le pétrole", prévient Pierre Veyret, d'Activtrades.

Le brut s'est enflammé de plus de 30% depuis le 23 août, quand le marché était encore préoccupé par les conséquences de la propagation du variant Delta du Covid-19.

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