Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole reculaient jeudi après trois séances consécutives de hausse, les risques pesant sur l'économie mondiale, notamment en cas d'absence d'accord sur le plafond de la dette américaine, reprenant le dessus sur les fondamentaux du marché.

Vers 09H45 GMT (11H45 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, cédait 1,03%, à 77,55 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, perdait 1,20% à 73,45 dollars.

Depuis le début de la semaine, le pétrole résistait à la tendance baissière du reste du marché des actifs à risque.

Le ministre saoudien de l'Energie Abdelaziz ben Salmane a indiqué mercredi qu'il déconseillait de parier sur une baisse des prix du pétrole.

"Le marché est nerveux à l'idée de parier sur une baisse en amont de la réunion de l'Opep+", l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés qui se réunira le 4 juin, et ces inquiétudes sont exacerbées par les commentaires du ministre, expliquent les analystes de ING.

L'alliance pourrait décider de limiter encore sa production alors que les prix restent en baisse sur l'année, notamment car la perspective d'une économie mondiale plus faible fait penser aux investisseurs que la demande d'or noir sera limitée.

Les actifs à risque sont par ailleurs affectés par l'absence d'accord sur le plafond de la dette américaine, qui pourrait conduire les Etats-Unis à un défaut de paiement.

Etant donné que la baisse des prix du pétrole reste modérée par rapport aux cours des Bourses mondiales, par exemple, les fondamentaux du marché restent positifs et "la réaction une fois que ce débat politique sera réglé pourrait être très marquée", avec un envol des prix de l'or noir, projette Tamas Varga, analyste chez PVM.

Du côté du gaz, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, baissait à nouveau à 25,90 euros le mégawattheure (MWh), un nouveau plus bas depuis près de deux ans.

"Un hiver moins chaud que prévu a fait diminuer la demande", rappellent les analystes de ANZ, et "les nivaux de réserves restent élevés".

Mais l'UE "importe 90% du gaz consommé", et "des pénuries restent possibles pour l'hiver 2023-24", préviennent-ils.

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