Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole étaient en petite hausse vendredi, profitant de perturbations de l'offre aux Etats-Unis après l'arrêt d'un oléoduc et en mer Noire, mais aussi du sentiment plus optimiste des investisseurs avec l'assouplissement de la politique sanitaire chinoise.

Vers 10H45 GMT (11H45 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février prenait 0,38%, à 76,44 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en janvier, gagnait 0,71%, à 71,97 dollars.

Mercredi, les autorités sanitaires chinoises ont annoncé un assouplissement général des restrictions sanitaires, après des manifestations de colère, et aussi dans l'espoir de relancer la deuxième économie de la planète et avec elle, sa demande en pétrole.

"Le nouvel an chinois est le 22 janvier, et cette année pourrait être la première année où (le nombre de) voyages intérieurs pourrait être important au cours des 4 dernières années", notent les analystes d'Oilytics.

L'attention des investisseurs en énergie se portait aussi sur l'offre, avec l'annonce jeudi de la fermeture de l'oléoduc Keystone après une fuite dans l'Etat américain du Kansas qui a brièvement dopé les cours.

L'oléoduc permet le transport d'hydrocarbures depuis la province de l'Alberta, dans l'ouest du Canada, vers plusieurs destinations aux Etats-Unis.

Des pétroliers sont aussi actuellement bloqués en mer Noire, ne pouvant pas emprunter les détroits du Bosphore et les Dardanelles, sous contrôle turc.

La Turquie exige désormais que les navires fournissent la preuve qu'ils sont assurés pour pouvoir emprunter ces passages stratégiques.

Mais les assureurs européens se refusent à "délivrer un certificat d'assurance pour du pétrole russe acheté à un prix supérieur à 60 dollars, car cela les amènerait à violer les nouvelles sanctions" occidentales contre Moscou, explique Carsten Fritsch, de Commerzbank.

Le pétrole devrait toutefois enregistrer une perte hebdomadaire conséquente, le Brent ayant dévissé de plus de 10% sur la semaine, et le WTI de plus de 9%.

Les deux références mondiales du brut ont toutes deux touché jeudi leur plus bas prix de l'année 2022, à 75,74 dollars le baril de Brent et 71,12 dollars celui de WTI.

La chute enregistrée cette semaine "a été largement alimentée par les craintes croissantes d'une détérioration de la demande mondiale, les banques centrales continuant à relever les taux d'intérêt dans les principales économies, tout en augmentant les risques de récession", estime Han Tan, analyste chez Exinity.

Pour que le pétrole remonte sur le long terme, le marché a besoin de "signes significatifs montrant que la Chine continue d'assouplir ses mesures de restriction" sanitaire, poursuit-il, pour que la demande dans la deuxième plus grande économie du monde reprenne durablement.

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