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New York (awp/afp) - Les cours du pétrole sont repartis à la hausse mardi, aiguillonnés par des craintes relatives aux conséquences des sanctions internationales sur les exportations russes, qui pourraient se contracter plus que prévu.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a gagné 1,74%, pour clôturer à 83,89 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en avril, a lui pris 1,81%, à 77,05 dollars.

"Les sanctions semblent toucher plus de clients de la Russie", a observé Bart Melek, de TD Securities.

L'Union européenne a mis en place un embargo sur le brut russe début décembre, puis un autre sur les produits pétroliers début février, tous deux assortis d'un mécanisme de prix plafond qui s'applique aux autres destinations que l'Europe.

Selon l'agence Bloomberg, les raffineurs indiens doivent désormais soumettre aux autorités des documents attestant qu'ils respectent bien le prix plafond fixé pour le brut russe exporté, actuellement à 60 dollars le baril.

Ces nouvelles contraintes administratives sont de nature à ralentir les achats de l'Inde à la Russie.

"Le pétrole venu d'autres origines que la Russie est plus demandé", explique M. Melek, "ce qui tend le marché."

Jusqu'ici, les opérateurs n'avaient pas constaté de perturbations significatives liées aux sanctions. Selon le cabinet Kpler, la Russie a ainsi exporté, en moyenne, 7,32 millions de barils par jour en février, soit environ autant qu'en décembre.

Les cours bénéficient également de la reprise progressive de la demande chinoise, qui émerge de près de trois années de restrictions liées à la pandémie de coronavirus.

Selon les données de la compagnie Air China, le trafic passagers a bondi de 128% en janvier par rapport à décembre, et de 54% sur un an.

Les Etats-Unis pourraient se substituer encore davantage à l'offre russe. Le spécialiste américain du transport et du stockage Plains All American a récemment estimé que la production du bassin permien (zone qui va du Texas au Nouveau Mexique) pourrait augmenter de 500.000 barils par jour cette année.

Mais pour M. Melek, le secteur fait face à une pénurie d'équipements et de main-d'oeuvre qui devrait perturber la croissance des volumes.

"Ils disent qu'ils vont accélérer la production, mais le nombre de puits baisse", relève Phil Flynn, de Price Futures Group. Leur nombre a ainsi diminué de 4% par rapport à mi-novembre aux Etats-Unis.

tu/eb