New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont encore grimpé plusieurs marches vendredi, poussés par une conjonction de facteurs favorables, du froid aux États-Unis aux doutes sur l'Opep, en passant par la crise ukrainienne qui s'installe.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a gagné 2,37%, pour finir à 93,27 dollars. En séance, il est monté jusqu'à 93,70 dollars, pour la première fois depuis début octobre 2014.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mars, a lui pris 2,25%, pour clôturer à 92,31 dollars. Le WTI s'est lui aventuré jusqu'à 93,17 dollars en séance, une première depuis fin septembre 2014.

"Il y a une inquiétude significative au sujet de la situation au Texas", a rapporté Robert Yawger, responsable des contrats à terme sur l'énergie chez Mizuho Securities.

L'État est, en effet, frappé par une tempête hivernale, qui a fait plonger les températures nettement en dessous de zéro dans certaines régions.

Selon l'agence Bloomberg, un opérateur important du bassin permien, la plus grande zone d'extraction du pétrole de schiste aux États-Unis, a dû réduire sa production, faute de camions-citernes disponibles.

Une tempête arrive aussi dans le nord-est du pays, zone la plus peuplée des États-Unis, ce qui a entraîné une augmentation de la consommation d'énergie.

Le prix du diesel pour livraison immédiate dans le port de New York a atteint vendredi son plus haut niveau depuis juillet 2014. Les contrats à terme sur le fioul domestique et l'essence ont aussi revisité des sommets de plus de sept ans.

Dans des dizaines de comtés, surtout à l'ouest, le prix du gallon d'essence (3,78 litres) dépasse désormais 4 dollars, considéré comme un seuil psychologique important pour les automobilistes.

Cette flambée intervient dans un contexte de réserves plus faibles que la moyenne, sachant, en outre, que la période correspond normalement à l'entretien des raffineries, ce qui diminue mécaniquement leur taux d'utilisation.

Ces tensions s'ajoutent à la crise ukrainienne, qui ne semble pas devoir connaître d'issue à court terme.

Les opérateurs doutaient aussi de la portée de l'annonce de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés de l'accord Opep+, qui se sont engagés mercredi à une nouvelle augmentation de 400.000 barils par jour en mars.

"Ce qui devait calmer les prix", avec une augmentation des volumes mis sur le marché "devient un élément de soutien parce que personne ne croit qu'ils vont être capables de le faire" faute de capacités suffisantes, a décrypté Robert Yawger. "C'est incroyable."

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