New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont ouvert en baisse jeudi à New York dans un marché pris dans sa plus longue glissade depuis février, surtout victime d'inquiétudes pour la demande à l'approche du référendum britannique sur l'appartenance à l'Union européenne.

Vers 13H10 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet perdait 79 cents à 47,22 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), au plus bas depuis un mois.

"Le dollar est en petite hausse ce qui renforce la pression sur les prix", a commenté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Mais surtout, selon lui, "les gens s'inquiètent d'un éventuel Brexit qui provoquerait un affaiblissement de la croissance dans l'Union européenne", alors que du côté de l'offre, "le monde reste bien approvisionné, d'autant qu'on voit augmenter l'offre iranienne".

En outre "la production canadienne redémarre finalement, la production des membres autres (que le Nigeria) de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) continue à dépasser nos attentes et la récente reprise des prix crée le risque que la production des pays hors-Opep décline moins qu'attendu, en particulier aux États-Unis", ont expliqué pour leur part les analystes de Goldman Sachs.

Dans ce contexte, le marché semblait ignorer toutes les relativement bonnes nouvelles pouvant laisser espérer un rééquilibrage entre l'offre et la demande.

L'annonce mercredi d'un recul hebdomadaire des stocks de brut et de la production aux Etats-Unis n'a pas permis au marché de se reprendre, malgré une remontée des cours très éphémère.

"C'est le signe que le moral des investisseurs a basculé", analysaient les experts de Commerzbank. "Jusqu'à il y a une semaine les baisses de prix étaient considérées comme des occasions d'achat alors que maintenant c'est les hausses qui sont prises comme des occasions de vendre".

"Cela laisse attendre un nouvel affaiblissement des prix dans les prochains jours, si bien que l'annonce que les rebelles au Nigeria ont fait exploser un nouvel oléoduc va probablement être largement ignoré", ajoutaient ces experts.

Cependant, M. Lipow a souligné que "la demande mondiale reste bonne", si bien que, une fois épuisé le mouvement actuel de repli des cours, "nous verrons les prix remonter vers 50 dollars en janvier".

chr/jld/az