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Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole restaient lestés mardi en fin d'échanges européens par un contexte général d'inquiétude sur les marchés mondiaux qui prenait le pas sur les fondamentaux de l'offre et de la demande.

Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 49,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 75 cents par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet perdait 56 cents à 48,32 dollars.

Les cours du Brent et du WTI étaient ainsi bien partis pour signer une quatrième séance consécutive de baisse, après avoir atteint jeudi dernier des plus hauts en respectivement huit et près de douze mois, souffrant, à l'instar de la plupart des actifs, d'un regain d'aversion au risque.

"Le mouvement de vente sur le marché pétrolier a ralenti pour l'instant", faisait remarquer à l'AFP Fawad Razaqzada, analyste chez City Index, estimant toutefois que cela ne signifiait pas que les cours n'allaient pas baisser davantage à court terme.

"Les investisseurs préfèrent simplement ne rien faire en attendant les chiffres hebdomadaires des stocks américains (de brut) et en scrutant la direction que le dollar va prendre dans le sillage de la réunion de la Fed (Réserve fédérale américaine) mercredi", poursuivait-il.

"Le déclin du pétrole pour la quatrième séance consécutive est symptomatique d'un mouvement de défiance général à l'égard du risque sur fond d'inquiétudes pour la croissance mondiale avant la décision sur les taux d'intérêt américains", abondait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.

Concernant le niveau des réserves de pétrole aux États-Unis, le marché pourra en avoir une première estimation ce mardi grâce aux données de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), avant les chiffres officiels du département américain de l'Énergie (DoE) mercredi.

Une nette appréciation du dollar pesait en outre sur l'or noir, alors que le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) se réunit pour deux jours à partir de ce mardi.

Tout renforcement du billet vert pénalise en effet le pétrole, dont les achats sont libellés dans cette monnaie et donc rendus plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

S'ils n'attendent a priori aucun changement dans la politique monétaire de la banque centrale américaine, qui ne devrait pas relever ses taux directeurs cette fois-ci, les investisseurs seront cependant attentifs à tout changement dans les prévisions économiques de l'institution qui, si elles sont révisées à la baisse notamment, pourraient mettre en doute un nouveau resserrement monétaire en septembre et peser sur le dollar.

En outre, un rapport de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) suggérant que l'offre extérieure à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), en particulier en provenance des producteurs de pétrole de schiste américains, va augmenter à nouveau l'an prochain a également contribué au déclin des cours, estimait M. Lawler.

Selon le rapport mensuel de l'AIE publié mardi, la demande mondiale d'or noir devrait croître de 1,3 million de barils par jour (mbj) cette année, contre une anticipation précédente de 1,2 mbj, et conserver sa vigueur en 2017.

Mais même si l'organisation prévoit que la production des pays hors-Opep devrait baisser de 900.000 barils par jour en 2016, contre une estimation précédente de 800.000 bj, elle anticipe toutefois un léger rebond de 240.000 bj en 2017 et juge que la production de l'Opep devrait également croître "modestement" l'an prochain.

Ainsi Dorian Lucas, analyste chez Inenco, soulignait-il que si jamais les cours se rapprochaient des 60 dollars le baril, les craintes concernant une hausse de la production américaine pourraient refaire surface alors que les investissements dans le pétrole de schiste seraient susceptibles d'augmenter à nouveau.

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