Zurich (awp) - Les prix du pétrole marquaient une pause mercredi après deux journées d'affilée de hausse. Dopés par les espoirs d'une reprise de la demande chinois, ils avaient encore rebondi mardi en partie en lien avec la fermeture d'un terminal d'exportation turc après les séismes qui ont frappé lundi la Turquie et la Syrie.

Vers 07h30, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, cédait 0,13% à 83,58 dollars, après avoir bondi la veille au soir de 3,3% à 83,69 dollars. Quant aux 159 lites de son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, ils valaient 77,22 dollars, en hausse de 0,10%, après l'envol de 4,08% à 77,14 dollars de mardi soir.

Les actifs à risque ont aussi reçu le soutien mardi du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell. Le patron de la banque centrale des Etats-Unis a certes averti mardi que la route serait "longue, voire cahoteuse" pour retrouver une inflation basse et il a prévenu que si l'économie restait trop forte, de nouvelles hausses de taux seront nécessaires.

Mais M. Powell s'est aussi félicité, comme il l'avait fait à l'issue de la réunion monétaire la semaine dernière, du fait que le processus de "désinflation a commencé". "C'est une bonne chose de voir le début d'une désinflation sans voir le marché du travail faiblir", a-t-il assuré. Pour mémoire, les chiffres de l'emploi pour janvier outre-Atlantique, présentés vendredi, avaient surpris par leur vigueur et inquiétés les marchés, montrant plus d'un demi-million d'embauches quand les analystes en attendaient moins de 200'000.

Des données industrielles indiquant que les stocks de pétrole brut américains ont diminué de 2,18 millions de barils la semaine dernière, défiant les prévisions d'une augmentation de 2,15 millions de barils, ont aussi soutenu les cours, selon les observateurs. Mais le mouvement haussier reflète essentiellement l'optimisme quant à la demande chinoise, a indiqué Phil Flynn, de Price Futures Group, interrogé par l'AFP.

"Le facteur principal" de la hausse des prix "est plutôt qu'on s'attend à une hausse de la demande chinoise", a ajouté M. Flynn, qui a signalé l'annonce par l'Arabie saoudite d'une hausse des prix de son brut vendu à l'Asie, à l'Europe et aux Etats-Unis. "C'est le signe d'un élan de confiance dans la relance de l'économie chinoise", a-t-il affirmé. Les marchés asiatiques de l'or noir ont ainsi affiché leur première augmentation des prix en six mois, a pour sa part observé John Plassard, de Mirabaud Banque.

Alors que plus de 8300 personnes, selon les derniers bilans de mercredi, ont été tuées dans le sud-est de la Turquie et en Syrie voisine par un puissant séisme de magnitude 7,8 lundi, le terminal pétrolier de Ceyhan en Turquie devrait rester fermé une semaine environ, "le temps d'évaluer les dégâts causés par le tremblement de terre", ont indiqué les analystes de DNB. Apparemment, "la ligne de production en Turquie n'a pas été endommagée et devrait rouvrir plutôt rapidement", a pour sa part affirmé M. Flynn.

Cet important terminal d'exportation traite habituellement un million de barils de brut par jour, sa fermeture exacerbe donc "les pressions sur l'offre contribuant à la hausse des prix du pétrole", a commenté Ricardo Evangelista, de chez ActivTrades.

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