Zurich (awp) - Après leur remontée de la veille à la faveur d'achats à bon compte, les prix du pétrole amorçaient mardi un nouveau repli, les récentes turbulences bancaires, les craintes de récession et les signes de résistance de l'offre russe continuant de peser. Côté gaz naturel, la référence européenne, le contrat à terme TTF négocié à Amsterdam, malgré une légère hausse, demeurait sous la barre des 40 euros le mégawattheure (MWh).

Peu avant 09h10, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai se négociait à 73,17 dollars, en baisse de 0,85%, après avoir progressé la veille au soir de 1,12% à 73,79 dollars, non sans avoir frôlé en matinée le seuil symbolique des 70 dollars. Leur équivalent américain des 159 litres de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril valait pour sa part 67,25 dollars, un prix en repli de 0,84%. La veille, il avait gagné 1,34% à 67,64 dollars après avoir cependant touché les 64,12 dollars, un nouveau plus bas depuis décembre 2021.

La chute des deux références mondiales du brut reprend après le sauvetage in extremis de Credit Suisse, racheté dimanche par le numéro un bancaire helvétique UBS. "Une relative stabilité dans le secteur bancaire après l'accord intervenu durant le week-end a aidé" à la reprise des cours de l'or noir, a toutefois indiqué à l'AFP John Kilduff, d'Again Capital.

Mais, pour Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, "il serait absurde de croire que les turbulences financières sont le seul facteur à l'origine" de la baisse des prix du brut. "Le fait est que le marché mondial du pétrole est actuellement bien approvisionné, voire excédentaire", rappelle-t-il.

TTF en légère hausse

De plus, les perspectives de plus en plus palpables d'une récession aux Etats-Unis, selon Edward Moya, "conduisent à une destruction de la demande", constate l'analyste d'Oanda dans son commentaire. Lundi matin, la banque américaine Goldman Sachs a abandonné sa projection de 100 dollars le baril de Brent dans un an.

Les prix de l'or noir, "survendu", ont cependant repris une certaine vigueur en deuxième partie de journée "sur un rebond technique, motivé par des achats à bon compte", a résumé John Kilduff. Une hausse de courte durée, malgré le fait que les marchés boursiers se ressaisissent, soulagés par le rachat de Credit Suisse, et que le dollar s'affaiblisse.

Sur le marché du gaz naturel, le cours du contrat à terme néerlandais TTF se reprenait à peine de sa glissade de la veille, progressant de 0,19% tout en restant cependant au-dessous des 40 euros le MWh, à 39,40 euros le MWh. Au plus bas depuis juillet 2021, le TTF est freiné par une météo clémente et des niveaux de stockage élevés, selon les observateurs.

"Les stocks de gaz sont toujours proches des niveaux record de la saison et 20% au-dessus des niveaux normaux", ont rappelé les analystes de DNB. Depuis le début de l'année, le gaz naturel européen a chuté de plus de 47%, bien loin de son record historique atteint en mars 2022 à 345 euros le MWh, mais toujours à des niveaux élevés comparé aux années précédentes. En 2020, le TTF fluctuait autour des 15 euros le MWh.

vj/ol