Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse mardi en fin d'échanges européens, bénéficiant d'un léger affaiblissement du dollar mais également d'attentes d'une baisse hebdomadaire des stocks américains de brut.

Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 47,93 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en progression de 77 cents par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 91 cents à 47,24 dollars.

Après deux jours de net déclin qui, dans le sillage du vote du Royaume-Uni en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE), a vu le Brent plonger lundi à un plus bas en plus de six semaines, les cours pétroliers rebondissaient ce mardi, à l'image des Bourses européennes et de Wall Street, alors que les craintes des investisseurs semblaient s'apaiser.

La référence européenne du brut était en effet tombée lundi jusqu'à 46,69 dollars, un minimum depuis le 11 mai 2015.

"Ces marchés ont été exagérément vendus, donc un rebond aurait dû intervenir il y a longtemps de toute façon, tandis que les espoirs ont aussi augmenté concernant les perspectives d'une réponse plus coordonnée des banques centrales pour soutenir les marchés financiers", soulignait Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.

Pour l'analyste, des informations selon lesquelles une possible grève pourrait débuter samedi dans plusieurs champs pétroliers et gaziers norvégiens a également pu soutenir les cours.

Le rebond des prix pétroliers a aussi été encouragé par les "attentes de voir un autre déclin hebdomadaire des réserves (américaines de brut), ainsi (que par) un dollar légèrement plus faible", relevait de son côté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

La compagnie privée Genscape a en effet estimé que les stocks de brut aux États-Unis devraient baisser de 1,3 million de barils au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), qui sert de référence au prix du pétrole échangé à New York, notait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.

Le ministère de l'Énergie américain (DoE) doit donner mercredi son relevé hebdomadaire des stocks à Cushing, ainsi que de l'ensemble des réserves de brut et de produits pétroliers aux États-Unis, qui ont amorcé une décrue.

Par ailleurs, la légère perte de vigueur du dollar face à l'euro et à la livre britannique profitaient également à l'or noir, dont les achats sont libellés en billets verts et donc rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Les craintes suscitées par le vote en faveur d'un Brexit (pour "British Exit") paraissaient ainsi en voie d'accalmie alors que le marché pétrolier pouvait compter sur des fondamentaux de l'offre et de la demande solides.

"Au milieu de toutes ces incertitudes (engendrées par le vote britannique), les cours pétroliers se sont stabilisés après une chute de 5% vendredi, pris entre des fondamentaux à moyen terme extrêmement convaincants d'un côté, et la perspective d'une catastrophe financière mondiale de l'autre", constataient les analystes d'UniCredit.

Aussi ces derniers estimaient-ils que le Brexit n'entraînerait pas de révision sensible de leur analyse sur les équilibres (pétroliers) mondiaux en 2016-2017, qui devraient être largement tirés par l'offre.

Le seul effet qu'il pourrait y avoir serait "une plus grande volatilité et une pression à la baisse sur les prix à court terme - les maintenant sous les 50 dollars le baril - ce qui va accélérer le rééquilibrage (du marché) car les entreprises seront réticentes à augmenter leurs investissements en amont dans un environnement de prix bas et incertain", concluait-on chez UniCredit.

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