Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole se reprenaient mercredi après leur chute vertigineuse de la veille, les inquiétudes quant aux baisses d'approvisionnement d'or noir reprenant le dessus par rapport aux craintes de récession et de destruction de la demande.

Vers 09H40 GMT (11H40 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, prenait 1,38% à 104,19 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, montait quant à lui de 0,81% à 100,31 dollars.

"Après avoir chuté la nuit dernière, le pétrole a réussi à récupérer une partie de ses pertes mercredi, lorsque le marché s'est stabilisé", commente Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

Les deux références du brut ont connu mardi leur plus forte baisse quotidienne depuis mars, lorsque les cours s'étaient envolés avec l'annonce d'un embargo américain sur le pétrole russe, avant de plonger quelques jours plus tard.

"D'une part, une récession pourrait facilement réduire la demande de pétrole. D'autre part, l'offre reste serrée", résume M. Mould.

"Outre le pessimisme croissant concernant l'avenir de l'économie, les prix du pétrole ont également été affectés par la résurgence du dollar", affirme Stephen Brennock, de PVM Energy.

Le Dollar index, qui compare la devise américaine à d'autres grandes monnaies, a atteint mercredi 106,79 points, un plus haut depuis 20 ans.

Or, une appréciation marquée du billet vert pèse sur l'or noir, puisqu'il affaiblit le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres devises.

"Malgré le bain de sang d'hier, les prix du pétrole semblent devoir rebondir malgré les craintes d'une récession aux États-Unis et en Europe", souligne Stephen Brennock, les fondamentaux du marché n'ayant pas changé. L'offre reste limitée, le contexte est favorable à une nouvelle hausse.

Le gouvernement norvégien a cependant annoncé mardi avoir renvoyé le conflit entre les salariés grévistes du gaz et du pétrole et leurs employeurs devant une instance indépendante, imposant de fait, selon la loi norvégienne, l'arrêt de la mobilisation.

Mardi, le patronat du secteur pétrolier avait prévenu que l'extension d'une grève annoncée pour samedi pourrait réduire massivement la production, évoquant 56% des exportations de gaz en moins et la perte de 341.000 barils de pétrole par jour.

Mais l'incertitude se cristallise autour de la capacité de l'Organisation mondiale des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) à produire plus de brut.

"La capacité de réserve de l'Opep (...) s'est amincie pour atteindre son niveau le plus bas depuis des années", avance Stephen Brennock.

Le soulagement ne devrait pas non plus venir du côté du pétrole iranien, toujours sous sanctions américaines, des dernières discussions indirectes à Doha entre Iraniens et Américains n'ayant pas donné les résultats escomptés.

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