Paris (awp/afp) - Les indices des Bourses occidentales montent et retrouvent en Europe leur plus haut niveau depuis deux semaines, à mesure que la situation des banques semble maîtrisée.

Paris (+1,39%) et Francfort (+1,23%) ont terminé au plus haut depuis le 10 mars, séance qui a marqué le début de la crise de confiance pour les banques en Europe. Milan (+1,56%) et Londres (+1,07%) ont aussi progressé nettement, sans atteindre ce seuil. A Zurich, le SMI a gagné 1,15%.

Aux États-Unis, le Dow Jones prenait 0,63%, à son plus haut en séance depuis une semaine, le S&P 500 1,02% et le Nasdaq 1,63% vers 15H50 GMT. L'indice VIX, dit "indice de la peur", qui mesure la volatilité du marché, est retombé mercredi à son plus bas niveau depuis le 9 mars, soit la veille de la prise de contrôle de Silicon Valley Bank (SVB) par les régulateurs américains.

"Le marché a attendu de voir si d'autres banques allaient tomber et cela ne s'est pas produit", explique Adam Sarhan, de 50 Park Investments. "Donc on s'offre un rebond de soulagement."

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts des États ont poursuivi leur remontée, même s'ils demeurent encore nettement inférieurs à leur niveau de début mars. Le taux de l'emprunt à 10 ans américain touchait les 3,60%, proche de ses plus hauts depuis le 14 mars.

L'inquiétude des investisseurs concernant les banques a globalement baissé avec l'arrivée d'un repreneur pour la banque américaine SVB qui avait fait faillite début mars, et la reprise de Credit Suisse par la banque helvétique UBS.

Mais ce calme relatif pourrait pousser les banques centrales à revoir leur position plus souple des derniers jours et reprendre la lutte contre l'inflation.

Si "le stress financier" sur le secteur bancaire "s'avère encore relativement limité, les taux d'intérêt devront quand même augmenter", a assuré l'économiste en chef de la Banque centrale européenne Philip Lane lors d'une interview à l'hebdomadaire allemand die Zeit.

Le "scénario de référence" de la BCE se fonde sur un apaisement des tensions a-t-il ajouté.

Les bancaires repartent à la hausse ___

La première banque suisse UBS a annoncé mercredi matin rappeler aux commandes son ancien directeur général Sergio Ermotti pour piloter la fusion avec Credit Suisse. Les cours des actions des deux sociétés ont pris respectivement 3,72% et 4,03%.

Cette tendance haussière s'est reflétée du côté de l'italienne Monte dei Paschi di Siena (+4,91%), de l'espagnol Santander (+1,53%), des françaises Société Générale (+1,93%) et BNP Paribas (+2,69%), ainsi que de l'allemande Deutsche Bank (+2,65%). La partie bancaire de l'indice européen Stoxx 600 a gagné 1,93%.

Aux États-Unis, le sursaut est encouragé par une chasse aux bonnes affaires qui vise notamment les banques régionales, pilonnées par des investisseurs méfiants au plus fort de la crise. First Republic prenait 6,30%, Comerica (+2,57%).

Les semi-conducteurs en tête ___

En Europe, le fabricant de puces électroniques Infineon (+6,75%) s'attend à un excellent deuxième trimestre de son exercice décalé, grâce à ses performances dans l'industrie automobile, et a par conséquent relevé ses objectifs annuels.

Il entraînait dans son sillage STMicroelectronics à Paris (+6,40%) et ASML (+3,08%) à Amsterdam.

A New York, les perspectives financières données par Micron pour le prochain trimestre, meilleur que les attentes des analystes, permettaient à l'entreprise de gagner 5,58%.

Du côté des devises, du pétrole et du bitcoin ___

Le pétrole poursuivait sa hausse mercredi, le marché se resserrant avec le blocage de l'approvisionnement en brut en provenance de la région du Kurdistan irakien.

Le baril de Brent de mer du Nord pour livraison en mai valait 78,90 dollars (+0,32%) et le baril de WTI américain à même échéance progressait de 0,64% à 73,67 dollars, vers 15H35 GMT.

Du côté des devises, l'euro cédait 0,07% par rapport au dollar, à 1,0837 dollar pour un euro.

Le bitcoin prenait 4,17%, à 28.450 dollars.

afp/rp