Paris (awp/afp) - Les Bourses et le pétrole reculaient mardi face à l'avancée du variant Omicron qui fait craindre de nouvelles mesures de restriction à court terme, au moment où l'économie avait bien accéléré.

Les indices européens repiquaient du nez après leur modeste rebond de lundi: Paris lâchait 0,98%, Francfort 1,07%, Londres 0,72% et Milan 0,80% vers 13h50. Quant à la Bourse suisse, elle voyait vers 14h15 son indice phare SMI abandonner 0,61%.

Wall Street en prenait le même chemin, les contrats à terme signalant une baisse de 0,42% pour le Nasdaq, de 0,78% pour le S&P 500 et de 0,95% pour le Dow Jones. Plus tôt, les propos du patron de Moderna dans le Financial Times sur la probable moindre efficacité des vaccins actuels contre le variant Omicron avaient également fait glisser les places asiatiques.

Il faudra plusieurs semaines avant d'obtenir des données fiables sur le nouveau variant et de vérifier s'il est en mesure ou non de saturer les hôpitaux et de bloquer l'économie. L'aversion au risque se traduisait classiquement sur le marché de la dette des Etats, par un taux américain à dix ans en baisse, à 1,44% contre 1,53% à la clôture de la veille, mais aussi par la progression de la volatilité et le repli des matières premières.

"Le grand gagnant de ce mois sera la volatilité, nous devrions en voir beaucoup", prévient Jeffrey Halley, analyste chez Oanda. Le reconfinement en Autriche et des signaux d'un possible relèvement des taux directeurs plus tôt que prévu aux Etats-Unis avaient déjà fragilisé les marchés boursiers la semaine dernière, alors à des niveaux étincelants, avant même l'apparition d'Omicron.

L'explosion des prix continue aussi de tarauder les investisseurs : l'inflation aux Etats-Unis est au plus haut depuis 31 ans et celle en zone euro a atteint un niveau record en novembre, à 4,9% sur un an, du jamais vu depuis plus de 20 ans. Un défi pour la Banque centrale européenne avant sa réunion de décembre sur l'avenir du stimulus monétaire mis en place depuis le début de la pandémie.

"Ce nouveau variant place les banques centrales dans une situation difficile, car elles seront désormais déchirées entre l'adoption de mesures belliqueuses pour lutter contre la hausse de l'inflation et le maintien de politiques extrêmement modérées afin de soutenir la croissance, la reprise économique étant désormais menacée par cette souche", observe Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

Dans ce contexte, les investisseurs analyseront les déclarations du président de la Fed Jerome Powell et de la secrétaire au Trésor Janet Yellen devant la commission bancaire du Sénat dans la journée.

Inditex en baisse après la nomination de Marta Ortega

L'action du groupe d'habillement abandonnait 5,83% à 27,94 euros à Madrid après la nomination de Marta Ortega, fille du multimilliardaire espagnol Amancio Ortega, à la tête du groupe, propriétaire de la marque Zara.

Les valeurs de l'énergie sous pression

A Paris, TotalEnergies reculait de 1,41% à 40,62 euros et Engie perdait 1,54% à 12,70 euros. A Milan, le géant italien des hydrocarbures Eni abandonnait 2,1% à 11,55 euros. A Francfort, RWE baissait de 1,94% (34,3 euros) , Eon de 0,95%, à 10,89, Siemens Energy -3,11% à 23,4 euros.

Le pétrole rechute, la reprise du dollar et du bitcoin s'essouffle

Les cours du pétrole chutaient mardi alors que les inquiétudes pour la demande se précisent après l'apparition du nouveau variant, dans un marché nerveux à deux jours du sommet de l'Opep+.

Vers 13h35, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 2,38% à 71,47 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le même mois tombait de 2,13% à 68,46 dollars.

L'euro, qui avait légèrement baissé lundi après avoir gagné près de 1% par rapport au billet vert vendredi, reprenait 0,56% à 1,1353 dollar.

Le bitcoin s'effritait de 0,48% à 58.040 dollars après avoir profité du rebond général des marchés la veille.

afp/vj