PARIS (awp/afp) - La tension continue de monter mercredi sur les marchés mondiaux à mesure que le risque de défaut de paiement des Etats-Unis se rapproche, avec une baisse des actions et une remontée des taux.

Les Bourses européennes partent pour une troisième séance de baisse consécutive, à Paris (-1,25%), Francfort (-1,07%) et Milan (-1,24%) peu après 07H15 GMT.

Londres recule aussi de 1,13%. L'inflation britannique a certes nettement ralenti en avril, à 8,7% sur un an, mais elle s'est établie une fois de plus nettement supérieure aux anticipations des analystes (8,1% pour le fournisseur de données Factset). C'est la première fois depuis août 2022 que la hausse des prix passe sous les 10%.

En Asie, la Bourse de Tokyo (-0,89%) a été rattrapée comme la veille par les problématiques mondiales du moment, notamment la montée des tensions avec la Chine sur les semi-conducteurs et les nouveaux signes du ralentissement économique mondial. Elle a signé une deuxième baisse consécutive, après huit hausses.

Honk Kong reculait de 1,58% dans les derniers échanges, et Shanghai de 1,28%.

Mardi, le Dow Jones a relâché 0,69%, l'indice Nasdaq 1,26% et l'indice élargi S&P 500 1,12% dans une séance également marquée par l'envolée de la volatilité des cours, signe de l'anxiété des investisseurs.

Les équipes de Joe Biden et les négociateurs du camp républicain ont à nouveau cherché mardi, sans succès dans l'immédiat, un délicat compromis budgétaire.

"Tout accord conclu devra encore être adopté par les deux chambres du Congrès. Il y a donc de réelles inquiétudes sur le fait que cela pourrait mal se terminer, et les investisseurs se préparent petit à petit en conséquence", écrivent les analystes de Deutsche Bank.

Sur le marché obligataire, les taux à échéance courte continuent de se tendre. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 3 mois restait proche de son plus haut niveau depuis 22 ans, à 5,28%. Le taux pour l'emprunt à 10 ans tourne autour de ses plus hauts niveaux depuis le 9 mars, un peu au-dessus de 3,7%.

Par ailleurs, la nervosité des acteurs du marché peut aussi être accrue par la publication à 18H00 GMT du compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale américaine (Fed), début mai, à l'issue de laquelle son président Jerome Powell avait ouvert la porte à une pause dans la hausse des taux.

Depuis, les marchés ont durci leurs anticipations de politiques monétaires pour les mois à venir, après plusieurs prises de parole perçues comme moins accommodantes des membres de la Fed.

SoftBank Group dégradé par S&P

L'action SoftBank Group a chuté de 2,35%. L'agence de notation financière Standard & Poor's a abaissé mardi d'un cran sa note sur la dette de long terme du groupe, l'enfonçant un peu plus dans sa catégorie des investissements spéculatifs. Le groupe a subi une perte de 6,6 milliards d'euros au cours de son exercice achevé le 31 mars.

Le luxe encore en difficulté

Après une séance marquée par de lourdes pertes mardi, avec des prises de bénéfices et des inquiétudes sur la croissance aux Etats-Unis, les valeurs du luxe sont encore dans le rouge, avec -1,79% pour LVMH, -1,98% pour Kering, -1,45% pour Hermès, -2,83% pour Burberry, -0,52% pour Moncler.

Du côté des devises et des matières premières

Le dollar néo-zélandais chutait de plus de 1,6% face au dollar après la réunion de la banque centrale nationale, qui a relevé son principal taux directeur au plus haut depuis décembre 2008 comme attendu mais a aussi estimé que c'était la dernière fois qu'elle le faisait.

L'euro remontait légèrement de 0,08% à 1,0779 dollar vers 07H00 GMT mais toujours proche de son point bas de sept semaines touché de nouveau mardi (1,0760).

Les prix du pétrole avancent: le baril de mer du Nord gagne 0,95% à 77,65 dollars, le WTI américain 1,13% à 73,74 dollars.

afp/lk