Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole chutaient mardi alors que les inquiétudes pour la demande se précisent après l'apparition du nouveau variant, dans un marché nerveux à deux jours du sommet de l'Opep+.

Vers 15H55 GMT (16H55 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 3,44% à 70,91 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le même mois tombait de 3,87% à 67,24 dollars.

Les deux contrats de référence de part et d'autre de l'Atlantique sont respectivement descendus à 66,51 dollars et 70,22 dollars vers 13H30 GMT, une première depuis le 24 août.

"L'ombre imminente du variant Omicron se fait plus grande aujourd'hui sur les marchés pétroliers mondiaux après les déclarations préoccupantes sur l'efficacité des vaccins par le directeur général de Moderna", observe Louise Dickson, analyste de Rystad.

Interviewé par le Financial Times, le patron du laboratoire pharmaceutique américain, Stéphane Bancel, a estimé que les vaccins existants contre le Covid-19 seraient moins efficaces sur le nouveau variant, et qu'il faudrait plusieurs mois pour mettre au point un nouveau sérum.

"La menace qui pèse sur la demande de pétrole est réelle", reprend Mme Dickson, qui affirme qu'une nouvelle vague de confinements pourrait entraîner une baisse de la consommation allant jusqu'à 3 millions de barils par jour au premier trimestre 2022.

De nouvelles restrictions sanitaires se multiplient mardi dans le monde, comme au Royaume-Uni, où porter un masque dans les transports et les magasins est redevenu obligatoire, et au Japon mardi, qui interdit désormais "toutes les entrées de ressortissants étrangers".

Cette annonce de Moderna est venue plomber mardi un marché qui tentait pourtant de prolonger la timide relance de la veille en tout début de séance asiatique, après une chute de plus de 10% vendredi, la pire de l'année.

L'incertitude provoquée par Omicron "rendra la tâche de l'Opep+ plus difficile", relevaient de leur côté les analystes de ING.

Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se retrouvent mercredi entre eux et jeudi avec leurs alliés via l'accord Opep+, emmenés par la Russie.

A l'issue de ce sommet, "nous n'excluons pas que le groupe mette en pause ses augmentations de production pour janvier", reprennent les analystes de ING.

Les investisseurs surveillent également de près les négociations sur le nucléaire iranien qui ont repris lundi à Vienne, en Autriche.

Le producteur historique de l'Opep est écarté du marché depuis la dénonciation en 2018 par Donald Trump de l'accord de 2015 sur le nucléaire, censé empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique.

Une éventuelle levée des sanctions amènerait l'offre du cartel à augmenter dans un contexte devenu plus incertain pour la demande.

afp/lk