New York (awp/afp) - Les marchés boursiers restaient fragiles jeudi face aux incertitudes économiques, sur un marché qui a été froissé par des indicateurs américains mitigés ainsi que par une remontée des taux obligataires.

Les indices européens ont continué de reculer après deux séances de baisse: Paris a cédé 1,04%, lestée par les secteurs du luxe, des technologies et de l'énergie. Francfort a perdu 0,55%, Milan 0,21% et Londres a terminé quasi stable (+0,07%). A Zurich, le SMI a cédé 0,07%.

Après un début de séance très volatil, Wall Street a fini dans le rouge. Le Dow Jones a perdu 0,56%, l'indice Nasdaq a lâché 1,43% et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 1,13%.

"Les marchés boursiers américains tentent de récupérer une partie des pertes enregistrées à la suite du rapport sur l'inflation mais les gains ont été limités jusqu'à présent", constate Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Pour Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuilles de Mirabaud France, "le marché est dans une phase de transition" après "le choc" provoqué par la publication mardi d'une inflation américaine plus forte que prévu et dans l'attente d'une décision de politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed).

Pour combattre cette inflation vivace, les investisseurs estiment que la Fed n'a pas d'autres choix que de procéder à un relèvement important de ses taux lors de la réunion de son comité de politique monétaire, la semaine prochaine.

Les données macroéconomiques du jour étaient en demi-teinte. Attendues stables, les ventes de détail aux Etats-Unis sont ressorties en hausse de 0,3% en août, mais hors ventes de véhicules, elles ont accusé un recul de 0,3% sur un mois.

Les indices d'activité des régions de Philadelphie et de New York se sont tous deux contractés.

Pour autant, même si les chiffres commencent à montrer un ralentissement de l'économie américaine, "il n'y a rien là-dedans qui laisse penser que la Fed (banque centrale américaine) va changer de trajectoire", selon Adam Sarhan, de 50 Park Investments.

Les marchés actions ont aussi été échaudés par la remontée des taux obligataires. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,44%, contre 3,40% la veille.

Adobe lâche un gros chèque ___

Adobe a été lourdement pénalisé (-16,79% à 309,13 dollars) après l'annonce du rachat, pour 20 milliards de dollars dont la moitié en actions, de la plateforme de design collaboratif Figma, qui était devenue l'un de ses concurrents majeurs.

Kanye West pousse Gap dans le trou ___

Gap (-3,64% à 9,00 dollars) a très mal vécu l'annonce de Kanye West, aujourd'hui rebaptisé Ye, qu'il mettait fin unilatéralement à son partenariat avec l'enseigne de prêt-à-porter, qu'il accuse de ne pas avoir respecté ses engagements contractuels.

Baisse du pétrole, l'Ethereum réussit sa mutation ___

Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse jeudi, sur un marché qui redoute un affaissement de la demande dans les mois à venir du fait du ralentissement économique en cours.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a abandonné 3,46%, pour clôturer à 90,84 dollars.

Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, a lui perdu 3,82%, à 85,10 dollars.

Les actions du secteur ont été pénalisées: TotalEnergies -2,40%, Repsol -4,05%, Exxon Mobil -2,52%. Shell (-1,13%) a de plus annoncé le départ de son directeur général Ben van Beurden, âgé de 64 ans, fin 2022.

La monnaie européenne prenait 0,20% face au billet vert, à parité (1,0001 dollar pour un euro) avec le dollar.

La "blockchain" Ethereum a réussi la mutation technique qui doit la rendre plus efficace et moins consommatrice d'énergie. Le cours de l'ether, le cryptoactif directement lié à Ethereum, était en baisse de 6,02% vers 21H10 GMT.

Dans le même temps, le bitcoin, la plus connue des cryptomonnaies, limitait son repli (-0,52%), à 19.836 dollars.

afp/rp