Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers confirmaient leur rebond jeudi, malgré l'annonce d'une hausse des taux directeurs de 50 points de base par la Banque d'Angleterre, qui entend ainsi lutter contre l'inflation et prévoit de plus une récession au Royaume-Uni.

Les places européennes avançaient vers 11H40 GMT. Après un début de séance hésitant, Londres prenait 0,40%, Francfort gagnait 1,15%, Milan 0,87% et Paris 0,91%. A Zurich, le SMI gagnait 0,27%.

Les indices boursiers new-yorkais s'annonçaient en hausse après avoir nettement rebondi la veille. Le contrat à terme du Dow Jones prenait 0,12%, celui du Nasdaq 0,28% et celui de l'indice élargi S&P 500 0,19%.

Les Bourses asiatiques ont clôturé dans le vert, portées par la tendance haussière venue de Wall Street la veille et la baisse du pétrole après s'être rassurées à propos des tensions géopolitiques autour de Taïwan engendrées par la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi.

Les craintes concernant les tensions sino-américaines provisoirement dissipées, "l'attention des marchés se concentre sur la Banque d'Angleterre", observe Craig Erlam, analyste à Oanda.

L'institution britannique a procédé à la plus forte hausse de ses taux directeurs depuis 1995, une mesure drastique pour contrer l'inflation que la Banque centrale voit désormais dépasser 13% sur un an en octobre.

L'autorité de contrôle de la monnaie prévoit également une récession au Royaume-Uni jusqu'à fin 2023.

Le marché obligataire se relâchait après les tensions du début de semaine. Vers 11H30 GMT, le rendement britannique à 10 ans s'établissait à 1,86% contre 1,90% à la clôture mercredi quand celui allemand baissait à 0,84% contre 0,88% à la fermeture la veille.

L'accélération du resserrement monétaire de la part de la banque centrale britannique était attendue par les investisseurs alors que ses homologues américaine (la Fed) et européenne (la BCE) ont annoncé en juillet remonter leurs taux directeurs de respectivement 75 points de base et 50 points de base.

Tenant jusque-là la barre face au dollar, la livre sterling baissait après les annonces de la Banque d'Angleterre (-0,27%), à 1,2116 dollar vers 11H30 GMT.

Au-delà de l'échéance britannique, "le rebond des marchés devrait encourager la Banque centrale américaine (Fed) à poursuivre son resserrement monétaire. Cette décision est toutefois plus facile à prendre quand les chiffres du chômages restent bas. Leur publication vendredi sera donc au centre de l'attention" des investisseurs, estime Stephen Innes, analyste de SPI.

Hauts et bas des valeurs à Londres ___

La société spécialisée dans les équipements de sauvetage Ambu (aides respiratoires et outils de réanimation en tête) chutait de 6,59% à Londres vers 11H30 GMT après l'annonce de coupe dans ses effectifs et d'une révision à la baisse de ses prévisions de revenus d'activité, selon Bloomberg.

Le groupe britannique de transport Go-Ahead gagnait 2,67% après l'annonce d'un prix amélioré de plus de 3% pour son rachat annoncé en juin par un consortium formé par le groupe de transport australien Kinetic et le groupe d'infrastructures espagnol Globalvia Inversiones, désormais à près de 670 millions de livres.

Glencore, le géant suisse du négoce des matières premières, va reverser 4,5 milliards de dollars supplémentaires à ses actionnaires après avoir vu ses bénéfices exploser au premier semestre face à l'envolée des cours du pétrole, du gaz et charbon. Son titre prenait 1,97%.

Le groupe industriel britannique Rolls-Royce, dévissait de 7,46% après avoir vu son résultat net replonger lourdement dans le rouge au premier semestre en raison d'une dévaluation de contrats de change face à l'envolée du dollar, malgré une progression de son chiffre d'affaires.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole faisaient du surplace jeudi, après l'annonce des pays de l'Opep+ d'une augmentation dérisoire de son volume total de production pour septembre et leur chute de la veille après la hausse surprise des stocks de brut aux États-Unis.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, grappillait 0,11% à 96,83 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre prenait 0,47% à 91,09 dollars.

L'euro grappillait 0,17% face au billet vert, à 1,0182 dollar.

Le bitcoin perdait 1,87% à 22.883 dollars.

afp/rp