New York (awp/afp) - Les marchés européens ont continué leur début d'année faste mercredi, tandis que Wall Street les a rejointes après s'être inquiétée en début de séance du fait que le dynamisme du consommateur américain n'invite la Fed à relever davantage les taux.

Londres a terminé en hausse de 0,55%, franchissant les 8.000 points en séance pour la première fois. Paris a pris 1,28%, clôturant au-dessus des 7.300 points, à moins de 100 points de son record absolu. Francfort a aussi gagné 0,86% et Milan 0,13%. A Zurich, le SMI a gagné 0,36%.

Après avoir ouvert en baisse à la suite de ventes au détail bien plus vigoureuses que prévu, Wall Street a conclu dans le vert: le Dow Jones a avancé de 0,11%, le S&P 500 de 0,28% et le Nasdaq a grimpé de 0,92%.

Les ventes au détail le mois dernier, qui représentent une bonne part de la consommation américaine, moteur de l'économie, ont affiché leur plus forte progression depuis près de deux ans, grimpant de 3%, selon l'indice publié mercredi. Les analystes prévoyaient une hausse bien moindre de 1,9%.

Dans un premier temps, la Bourse de New York a réagi avec inquiétude et les indices ont lâché du lest, l'allant du consommateur tracassant les investisseurs car, par son dynamisme, "l'économie semble imperméable à la Fed" et à ses hausses de taux pour faire baisser l'inflation.

Les indices, menés par le Nasdaq, ont ensuite rebondi, décidant, une fois n'est pas coutume, "de prendre une bonne nouvelle pour une bonne nouvelle", a commenté Art Hogan de B. Riley Wealth Management.

Les rendements obligataires américains en revanche se sont nettement tendus, celui à dix ans grimpant à 3,80% vers 21H15 GMT, au plus haut de ce début d'année, tandis que les taux à deux ans s'installaient à leur plus haut en trois mois.

En Europe, les banques centrales font un peu moins peur: le gouverneur de la Banque d'Espagne Pablo Hernández de Cos a assuré dans un discours mercredi que "les données récentes sur l'inflation en zone euro sont assez encourageantes."

Par ailleurs, "il y a plusieurs bonnes choses à signaler en Europe", comme la santé des banques, des membres importants des indices boursiers, les liens économiques avec la Chine en train de s'ouvrir, l'absence de crise énergétique redoutée avant l'hiver ou encore les bonnes surprises économiques, liste Vincent Juvyns, stratégiste pour JPMorgan AM.

Au Royaume-Uni, l'inflation a ralenti à 10,1% en janvier sur un an contre 10,5% en décembre.

La distribution européenne en tête de gondole ___

L'action Carrefour s'est envolé de 8,50% au lendemain de la publication par le distributeur de résultats jugés solides et l'annonce d'un nouveau programme de rachat de titres à hauteur de 800 millions d'euros en 2023.

Le géant belgo-néerlandais Ahold Delhaize, qui a fait état mercredi d'une solide performance en 2022, avec un bond de 13,5% du bénéfice net, a grimpé de 8,02%. Le brasseur Heineken a pris 2,81%.

La banque Barclays dévisse ___

La banque britannique Barclays a dévoilé un bénéfice annuel en chute de 19% à cause de lourdes charges juridiques et de dépréciations. L'action a dévissé de 7,86% et a entraîné Llyods (-2,62%) et Natwest (-1,38%).

L'allemande Commerzbank (+2,28%) a annoncé qu'elle proposerait un dividende de 20 centimes par action pour l'exercice 2022, récompensant à nouveau ses actionnaires pour la première fois depuis l'exercice 2018.

Airbnb rentable ___

Airbnb a réalisé sa meilleure saison des fêtes de fin d'année et connu sa première année rentable en 2022, avec 1,9 milliard de bénéfice net, bien au-delà des attentes du marché. L'action est montée de 13,35%.

Baisse de la livre, de l'euro et du pétrole ___

La livre baissait nettement face au dollar, un nouveau recul de l'inflation au Royaume-Uni laissant la porte ouverte à une fin des hausses des taux de la Banque d'Angleterre (BoE). Vers 21H10 GMT, la livre cédait 1,1% à 1,2034 dollar.

L'euro reculait aussi de 0,44% à 1,0690 dollar.

Le bitcoin gagnait 8,34% à 24.107 dollars au plus haut depuis août.

Le pétrole cédait un peu de terrain après une accumulation de brut, aux Etats-Unis la semaine passée, bien supérieure aux estimations et la décision surprise du gouvernement américain de libérer des millions de barils supplémentaires de sa réserve stratégique.

Le baril de WTI américain pour livraison mars a cédé 0,23% à 85,38 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord à échéance avril a rendu 0,59% à 78,59 dollars.

afp/rp