Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes évoluaient en ordre dispersé lundi matin, reprenant leurs esprits après avoir terminé la semaine précédente à de nouveaux plus hauts, les chiffres décevants de l'emploi américain ayant permis d'apaiser les craintes inflationnistes.

Vers 10h35, Paris cédait 0,16% et Francfort 0,04%, tandis que Londres prenait 0,26% et Milan 0,39%.

De son côté, Wall Street a fini en nette hausse vendredi, ce qui a permis au Dow Jones et au S&P 500 d'atteindre de nouveaux records.

Dans son sillage, et avec la saison des résultats d'entreprises qui bat son plein cette semaine au Japon, Tokyo a gagné 0,55% lundi. Hong Kong a cédé 0,3% et Shanghai s'est adjugé 0,3%.

L'économie américaine a créé 266'000 emplois en avril, bien moins que le million attendu par les analystes tandis que le taux de chômage, à 6,1%, n'a pas reculé, contrairement aux anticipations.

"Compte tenu du discours de la Fed, qui met en avant le marché de l'emploi comme sa boussole pour changer de stratégie, le fait d'avoir un chiffre plus faible se traduit par des taux réels qui restent très bas, validant l'hypothèse que les banquiers centraux vont tarder à normaliser la politique monétaire", souligne Sebastian Paris Horvitz, analyste chez LDPAM.

"Le fait que la politique monétaire reste aussi accommodante pour plus longtemps que prévu a évidemment donné une nouvelle impulsion à la prise de risque et donc la bourse est répartie à la hausse" vendredi, ajoute-t-il.

Pour l'heure, campant sur leurs plus hauts, les marchés européens temporisaient faute d'actualité majeure et dans l'attente d'une nouvelle impulsion alors que beaucoup de bonnes nouvelles sont déjà intégrées aux cours.

Sur le front sanitaire, l'Europe, Espagne en tête, poursuit son retour progressif à une "vie normale", et laisse planer le doute sur sa stratégie en matière de vaccins après avoir annoncé ne pas renouveler ses commandes d'AstraZeneca, au lendemain de l'annonce d'un nouveau contrat avec BioNTech-Pfizer.

AstraZeneca délaissé

Le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca perdait 0,16% à 7723,00 pence. L'Union européenne n'a pas renouvelé pour l'instant son contrat de fourniture de vaccins Covid-19 avec le groupe suédo-britannique pour après le mois de juin.

Les matières premières toujours à la fête

Les valeurs liées aux matières premières restaient recherchées après les récents records historiques atteints par le cuivre et le minerai de fer, grâce aux espoirs de reprise économique.

A Londres, le groupe minier BHP prenait 3,32% à 2415,00 pence et Rio Tinto 3,69% à 6776,00 pence.

De même, le secteur pétrolier profitait de la hausse des cours du brut. BP gagnait 1,10% à 317,00 pence et Royal Dutch Shell (action B) 0,44% à 1.374,40 pence.

A Paris, ArcelorMittal progressait de 1,59% à 27,42 euros. Vallourec bondissait de 4,98% à 32,06 euros et Eramet de 4,54% à 69,10 euro. CGG montait de 3,92% à 1,02 euro.

Les bancaires en forme

L'orientation haussière des taux d'emprunt des deux côtés de l'Atlantique faisait les beaux jours des valeurs bancaires, par ailleurs soutenues par leurs bons résultats trimestriels.

A Paris, Société Générale (+2,31% à 25,49 euros) et Crédit Agricole (+2,05% à 13,13 euros) se hissaient en tête du CAC 40 tandis que BNP Paribas s'appréciait de 0,55% à 55,08 euros.

A Francfort, Deutsche Bank montait de 1,43% à 11,65 euros.

Du côté du pétrole, de l'euro et des métaux

Vers 08H30 GMT, le pétrole montait dans le sillage d'une cyberattaque ayant touché Colonial Pipeline, un des plus grands opérateurs d'oléoducs américains.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet progressait de 0,78% à 68,81 dollars à Londres par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin gagnait 0,72% à 65,78 dollars.

Dans le même temps, l'euro cédait 0,1% face au billet vert, à 1,2154 dollar.

Le bitcoin s'appréciait de 0,37% à 58.328 dollars.

Le cuivre valait 10'687,00 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), nouveau record historique.

afp/jh