Paris (awp/afp) - Les marchés actions européens cédaient du terrain mardi matin, englués après l'absence d'accord entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés qui faisait grimper les cours de l'or noir.

Vers 11H00 (9H00 GMT), les principales places du Vieux Continent étaient teintées de rouge: Paris cédait 0,42%, Londres 0,10%, Francfort 0,40% et Milan 0,17%. En Suisse, l'indice vedette SMI s'accordait une hausse de 0,17%.

Avec la fermeture de Wall Street lundi, au lendemain de la fête nationale américaine, la Bourse de New York ne pouvait pas servir d'appui pour prendre position. Elle rouvre mardi, à l'issue d'un week-end de trois jours.

"L'arrêt des discussions au sein de l'Opep+ fait craindre une flambée des cours du pétrole et une poussée de l'inflation", note Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Ces craintes inflationnistes hantent depuis plusieurs mois les esprits des investisseurs, redoutant un tour de vis monétaire, malgré les commentaires rassurants des banques centrales qui la jugent transitoire.

En dépit de ces "nuages sombres", Milan Cutkovic, analyste chez Axi, souligne tout de même que "le ciel boursier (est) encore estival".

Les marchés ont aussi en tête la prochaine saison des résultats d'entreprises qui pourrait "contribuer à une nouvelle progression des actions", tout comme le déploiement des campagnes de vaccination contre le Covid-19, relève pour sa part M. Pichard.

Du côté des indicateurs, les commandes passées à l'industrie allemande ont sensiblement baissé en mai, de 3,7%, plombées par un repli marqué à l'international, selon des chiffres publiés mardi.

Il s'agit de leur premier recul de l'année, même si ces commandes restent au-dessus de leur niveau d'avant la crise liée à la pandémie de Covid-19.

En parallèle, le moral des investisseurs allemand a connu une baisse plus forte que prévu en juillet, dans un contexte d'inquiétudes sur les variants du coronavirus et de pénuries de matériaux dans l'industrie, malgré une reprise économique qui se poursuit, selon le baromètre ZEW publié mardi.

Aux Etats-Unis, les marchés scruteront un indicateur d'activité dans les services et l'ISM non-manufacturier pour juin.

L'impasse de l'Opep+ fait monter le pétrole

Les prix du pétrole bondissaient mardi, alors que le désaccord des membres de l'Opep et de leurs partenaires pourrait conduire à une production limitée dans les prochains mois.

La référence américaine, le WTI pour livraison en août, a dépassé 76,90 dollars le baril pour la première fois depuis novembre 2014, pour monter jusqu'à 76,98 dollars. Vers 11H00 (09H00 GMT), il grimpait de 0,52% à 76,61 dollars.

le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait lui 77,62 dollars à Londres, en hausse de 0,67%.

Cette situation profitait au secteur pétrolier dont les valeurs s'affichaient dans l'ensemble en hausse.

A Paris, TotalEnergies gagnait 0,81% à 39,03 euros, tandis qu'à Londres BP prenait 1,06% à 327,70 pence et Royal Dutch Shell 1,56% à 1.473,00 pence.

Le secteur de la distribution a le sourire

La chaîne de supermarchés britannique Sainsbury's était en légère hausse (+0,29% à 279,00 pence). Elle a relevé son objectif de bénéfice avant impôt hors éléments exceptionnels pour l'année, mais la croissance de ses ventes a nettement ralenti pour le premier trimestre achevé fin juin, après avoir profité d'une très solide activité depuis le début de la pandémie.

Le groupe français Carrefour était également sur la pente ascendante (+1,61% à 17,31 euros) à Paris.

Du côté des devises et du bitcoin

L'euro était en repli de 0,13% face au billet vert à 1,1849 dollar, tandis que la livre britannique grappillait 0,07% à 1,3853 dollar.

Le bitcoin grimpait pour sa part de 2,30% à 34.900 dollars environ.

afp/al