Actualisé avec fermeture de Wall Street

NEW YORK (awp/afp) - Tiraillés entre bons indicateurs économiques et craintes que le soutien des banques centrales ne s'estompe, les investisseurs ont limité les prises de risques vendredi, entraînant un repli des bourses européennes.

Les indices européens ont reculé, "à l'issue d'une semaine qui a dans son ensemble manqué de direction claire", constate Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK.

Paris a cédé 0,32%, Francfort 0,61%, Londres 0,65% et Milan 0,60%.

La Bourse de New York a conclu en baisse, les valeurs technologiques ayant été entraînées vers le bas par des perspectives de vente décevantes d'Amazon.

L'indice Dow Jones a perdu 0,42%, le S&P 500 a reculé de 0,54% et le Nasdaq a lâché 0,71%.

"L'accueil des marchés post résultats des GAFAM a été mitigé, voire des prises de gain ont été effectuées. Ce sont des valeurs qui ont tellement progressé ces derniers mois, beaucoup d'éléments ont déjà été anticipé dans les prix des titres", explique à l'AFP Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

"Les résultats des entreprises ont été tellement bons que c'est difficile d'imaginer qu'ils soient meilleurs" à l'avenir, estimait le gérant de fonds de Meeschaert Financial Services, Gregori Volokhine. "On a un peu l'impression que les choses positives pour les marchés sont derrière nous", a-t-il ajouté.

Indicateur le plus attendu du jour, l'inflation américaine est restée stable en juin par rapport à mai: les prix ont, comme le mois précédent, augmenté de 4% sur un an.

Dans le sillage de cette publication, le taux américain à dix ans refluait légèrement tandis que ceux de la zone euro se stabilisaient après que l'inflation y a augmenté à 2,2% en juillet, au-dessus de l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE).

La séance a été très chargée en indicateurs: l'activité manufacturière de la région de Chicago a progressé plus que prévu en juillet et la confiance des consommateurs s'est dégradée en juillet aux Etats-Unis, mais moins que prévu.

"Le marché voit des indicateurs favorables, mais tous ces éléments le renvoient aux questionnements autour de la politique de la Banque centrale américaine et au fait que si l'économie va mieux, elle n'a plus besoin d'appliquer des mesures exceptionnelles de crise", décrypte Alexandre Baradez.

La SEC, gendarme de la bourse américain, a annoncé vendredi un durcissement des demandes d'informations auprès des groupes chinois cotés à Wall Street, dont plusieurs ont été soumises à des restrictions et des enquêtes des autorités chinoises, ce qui a fait plonger ces actions et créé de la volatilité.

Amazon déçoit

Amazon a dégagé 7,8 milliards de dollars de bénéfice net au deuxième trimestre, 48% de plus qu'il y a un an, mais son chiffre d'affaires est inférieur de 2 milliards aux prévisions des analystes. Son action a abandonné 7,56% à 3.327,59 dollars à Wall Street.

Le voyage dans la tourmente

IAG (British Airways, Vueling, Iberia) a chuté de 7,45% à 168,10 pence après avoir encore encaissé une perte massive au premier semestre.

A Paris, Air France-KLM a cédé 4,58% à 3,92 euros. Le groupe franco-néerlandais a perdu 1,48 milliard d'euros au deuxième trimestre, mais constate de "premiers signes de la reprise".

A Madrid, Amadeus (réservation de voyage) a perdu 4,20% à 55,24 euros, après avoir publié une perte ajustée de près de 24 millions d'euros au deuxième trimestre.

Les banques en ordre dispersé

A Paris, BNP Paribas a perdu 1,19% à 51,45 euros malgré un bilan très robuste au deuxième trimestre.

A Milan, les titres d'UniCredit (+2,80% à 10,11 euros) et BMPS (+3,35% à 1,17 euro) ont été dopés après que la première a annoncé son intention d'entamer des négociations exclusives avec l'Etat italien sur le rachat d'une participation dans la deuxième.

La troisième banque espagnole CaixaBank (-4,13% à 2,51 euros) a essuyé une perte nette de 605 millions d'euros.

Le pétrole mitigé

Les groupes pétroliers américains ExxonMobil et Chevron ont fait état de résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre grâce au rebond des prix du pétrole et du gaz.

Cependant le cours de leurs actions ont baissé, ExxonMobil perdant 2,31% à 57,57 dollars, et Chevron 0,74% à 101,81 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a terminé en hausse de 0,37% à 76,33 dollars par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril de WTI pour le même mois a gagné 0,44% à 73,95 dollars.

Du côté de l'euro et du bitcoin

Vers 18H30 GMT, l'euro perdait 0,25% face au billet vert qui s'appréciait pour sa valeur refuge, à 1,1857 dollar.

Le bitcoin gagnait 1,42% repassant au-dessus des 40.000 dollars pour la première fois depuis mi-mai, à 40.288 dollars.

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