New York (awp/afp) - Les marchés boursiers européens ont continué leur progression mardi, tandis que Wall Street faisait une pause après avoir atteint son plus haut niveau depuis un mois vendredi, à la suite d'indicateurs et de résultats d'entreprises contrastés.

Fermée lundi, Wall Street est sortie de son long week-end en petite forme. Le Dow Jones a reculé de 1,14%, l'indice Nasdaq est monté de 0,14% et l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,20%. Vendredi, ils avaient tous terminé au plus haut depuis un mois.

En Europe, les indices ont de nouveau fini dans le vert: Paris a pris 0,48%, Francfort 0,35% et Milan 0,31%, ces trois indices approchant les 10% de gains depuis le début de l'année. Londres a en revanche reculé de 0,13%.

A Zurich, le SMI a perdu 0,30%.

Ce contraste illustre le mouvement à l'oeuvre depuis plusieurs semaines. "Vous avez beaucoup d'argent qui se déplace (des Etats-Unis) vers les autres marchés", notamment l'Europe, a expliqué Adam Sarhan, de 50 Park Investments.

Les places européennes ont été regonflées en fin de séance par un article de l'agence de presse Bloomberg faisant état, via des sources anonymes, de la possibilité que la Banque centrale européenne ne se montre pas aussi agressive sur les hausses de taux en début d'année par rapport à ce qui était redouté.

Les taux obligataires des pays européens ont dans la foulée chuté. Celui de l'emprunt allemand à 10 ans, l'échéance qui fait référence, valait 2,08%, contre 2,17% la veille.

"Les marchés spéculent déjà sur les baisses de taux", interprète Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets.

Les signaux de baisse de l'inflation et de ralentissement économique participent aussi de cet espoir, notamment aux États-Unis. Mardi, l'indice de l'activité manufacturière de la région de New York a montré un fort recul en janvier.

En Asie, la Chine a connu en 2022 l'une de ses plus faibles croissances en quatre décennies, selon les données officiels, mais les indicateurs économiques de la fin d'année ont été meilleurs qu'attendu par les analystes.

En Europe, les nouvelles ont été bonnes: le moral des investisseurs allemands a bondi en janvier et se retrouve dans le vert pour la première fois depuis la guerre russe en Ukraine, revigoré notamment par les freins gouvernementaux aux prix de l'énergie.

Morgan Stanley rit, Goldman Sachs pleure ___

La banque d'affaires américaine Goldman Sachs, touchée de plein fouet par la chute de ses activités de conseil et de gestion de fortune, a vu son bénéfice net fondre de 69% au quatrième trimestre, à 1,2 milliard de dollars. L'action a chuté de 6,44%. Bank of America (-2,02%) et JP Morgan (-1,55%) étaient entraînées.

De son côté, Morgan Stanley a dépassé les attentes de Wall Street au 4e trimestre 2022, grâce notamment aux revenus générés par ses activités d'achat et de vente d'actifs sur les marchés financiers. Son action a grimpé de 5,91%. Le bénéfice trimestriel est en recul de 41%, à 2,11 milliards de dollars.

LVMH seul dans le cercle des 400 milliards en Europe ___

Le numéro 1 mondial du luxe LVMH a dépassé pour la première fois le seuil des 400 milliards d'euros de capitalisation boursière, un niveau inédit pour une entreprise européenne.

L'action a terminé en hausse de 0,59% à 797,40 euros, avec un pic en séance à 803,20 euros. A la clôture, l'entreprise est valorisée à 401 milliards d'euros.

Du côté des devises et du pétrole ___

La livre se renforce légèrement face au dollar et à l'euro, un marché du travail britannique tendu et des hausses des salaires laissant présager de nouvelles hausses des taux directeurs de la Banque d'Angleterre.

La livre prenait 0,77% à 1,2288 dollar vers 21H50 GMT alors que l'euro reculait de 0,29% à 1,0790 dollar, pénalisé par les rumeurs sur la politique monétaire européenne.

Côté pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a augmenté de 1,72% à 85,92 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, a avancé de 0,40% à 80,18 dollars.

Le gaz naturel européen a soufflé le froid puis le chaud: après être descendu à 51,4 euros le mégawattheure, le prix rebondissait de 6,84% par rapport à la clôture de la veille, à 59,25 euros.

afp/rp