Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers européens repassaient dans le rouge mardi matin, dans le sillage de l'Asie, la dégradation de la situation sanitaire en Europe, où l'Allemagne va rester confinée pour le week-end de Pâques, différant les perspectives de reprise.

Vers 11H55 GMT, les marchés européens continuaient de voir rouge: Paris reculait de 0,33%, Londres de 0,19%, Francfort abandonnait 0,07% et Milan se repliait de 0,56%. En Suisse, l'indice vedette SMI montait par contre de 0,25%.

La Bourse de New York, qui avait fini dans le vert la veille grâce au rebond de la tech, devrait débuter en ordre dispersé, d'après les contrats à terme sur les principaux indices: celui sur le Dow Jones cédait 0,33%, celui sur le S&P 500 0,28% tandis que celui sur le Nasdaq se stabilisait (+0,10%). La veille, l'indice à forte concentration technologique avait bondi de 1,23%.

Plus tôt en Asie, l'aversion au risque l'avait emporté: au Japon, l'indice vedette Nikkei a perdu 0,61% et l'indice élargi Topix 0,94%. Les Bourses chinoises ont aussi perdu du terrain, Hong Kong reculant de 1,34% et Shanghai de 0,93%.

Les marchés actions européens "sont dans le rouge en raison des craintes que certains pays reportent leurs plans de réouverture à cause de nouvelles restrictions pour faire face au coronavirus", indique David Madden, un analyste de CMC Markets UK.

L'Allemagne, confrontée à une hausse "exponentielle" des contaminations et à un nouveau variant "beaucoup plus létal", va ainsi se placer en verrouillage renforcé pendant tout le week-end de Pâques, seuls les commerces alimentaires étant autorisés à ouvrir, ont annoncé tôt mardi matin Angela Merkel et les 16 Länder.

De son côté, la France, dont un tiers de la population est soumis à de nouvelles restrictions depuis samedi, veut donner un coup d'accélérateur à sa campagne de vaccination, en élargissant la cible à tous les plus de 70 ans à partir de samedi et en avril aux enseignants, a annoncé son président Emmanuel Macron mardi.

Côté indicateurs, le taux de chômage a marqué le pas au Royaume-Uni à fin janvier grâce aux aides gouvernementales, mais les économistes s'attendent à une détérioration quand ce soutien prendra fin.

Plusieurs interventions de banquiers centraux sont en outre programmées dans l'après-midi, à commencer par celle du gouverneur de la Banque d'Angleterre Andrew Bailey.

A 17H00 (16H00 GMT), le président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, et la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, seront auditionnés devant la Chambre des représentants.

En amont de ces prises de parole, les rendements obligataires refluaient des deux côtés de l'Atlantique, à commencer par le bon du Trésor américain à dix ans, qui s'établissait autour de 1,64%, contre 1,69% la veille.

Le tourisme en première ligne

Les valeurs liées au tourisme continuaient de souffrir, la troisième vague de l'épidémie de coronavirus en Europe pouvant empêcher la reprise du secteur cet été.

A Londres, le croisiériste Carnival chutait de 3,89% à 1.595,00 pence et IAG de 3,22% à 189,65 pence.

Aéroports de Paris (ADP) reculait pour sa part de 2,13% à 101,00 euros et Air France de 1,11% à 4,98 euros.

Astrazeneca de nouveau sur la sellette

Le laboratoire suédo-britannique cédait 1,33% à 7.246,00 pence après qu'une agence américaine a mis en doute mardi l'efficacité revendiquée par Astrazeneca pour son vaccin, un nouveau coup pour le groupe déjà sous pression en Europe.

Les pétrolières déchantent

Les valeurs pétrolières étaient sous pression, dans le sillage de la forte baisse ce mardi des prix de l'or noir en raison des reconfinements.

A Paris, Total reculait de 1,91% à 38,97 euros tandis que Vallourec perdait 4,97% à 27,56 euros. A Londres, BP se repliait de 3,38% à 296,90 pence.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Vers 11H45 GMT (12H45 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 62,25 dollars à Londres, en baisse de 3,67% par rapport à la clôture de lundi.

A New York, le baril américain de WTI pour mai, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 3,53%, à 59,39 dollars.

Dans le même temps, l'euro reculait de 0,45% face au billet vert, à 1,1880 dollar.

Le bitcoin restait stable (-0,3%) à 54.399 dollars.

La livre turque, qui avait perdu jusqu'à près de 15% la veille en séance à 8,47 livres, repassait dans le rouge (-1,3%), à 7,90 livres pour un dollar.

afp/al