New York (awp/afp) - Les marchés boursiers ont accusé de forts replis jeudi, tout comme les taux obligataires et les prix du pétrole, face au retour des craintes de ralentissement économique aux États-Unis.

En Europe, Paris a perdu 2,14%, Francfort 2,30%, Milan 2,68% et Madrid 1,97%. Après avoir résisté une partie de la séance, Londres a aussi reculé de 1,01%. Zurich était fermé pour cause de fête nationale.

A Wall Street, après une ouverture dans le vert pour la première séance du mois, la tendance s'est inversée. Le Nasdaq a perdu 2,30%, le S&P 500 a lâché 1,37% et le Dow Jones è 1,21%, pour sa pire séance depuis mai.

Selon Adrien Roure, gestionnaire de portefeuilles au sein d'Indosuez, il y a beaucoup de volatilité sur les marchés et les "résultats d'entreprises, avec notamment le secteur bancaire en baisse", est un facteur de recul des Bourses européennes.

Dans le même temps, les craintes de ralentissement économique ont refait surface après le décryptage des annonces de la banque centrale américaine de la veille.

"Les nouvelles macro-économiques ont fait peur au marché, notamment l'ISM qui s'est contracté", a relevé Peter Cardillo de Spartan Capital.

"Le marché commence à craindre que l'économie ralentisse au point de provoquer une récession dans les huit à douze mois", a ajouté l'analyste.

L'indice ISM a montré un nouvel affaiblissement de l'activité manufacturière aux Etats-Unis en juillet.

La Réserve fédérale (Fed) quant à elle a laissé, comme attendu, son principal taux directeur inchangé et a ouvert la voie à une baisse en septembre.

Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés à IG France, remarque que le président de la Fed Jerome Powell a mentionné le risque de ralentissement économique, même s'il a qualifié ce risque de "bas".

"Le fait d'aborder ce risque alors qu'il décrivait jusqu'ici l'économie et l'emploi comme +solides+, montre peut-être que des inquiétudes sous-jacentes sur la croissance apparaissent au sein de l'institution", estime M. Baradez.

La publication d'une hausse plus forte que prévu des demandes hebdomadaires d'allocations chômage n'ont rien arrangé.

Dans ce contexte, les chiffres de l'emploi américain de vendredi seront scrutés.

Le retour des craintes de récession a provoqué un repli des actions, des taux obligataires et des cours du pétrole.

Le taux d'intérêt des emprunts des États-Unis à dix ans baissait à 3,97% vers 20H50 GMT, pour la première fois sous la barre des 4% depuis février.

Le baril de Brent de la mer du Nord a perdu 1,63% à 79,52 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate a cédé 2,05% à 76,31 dollars.

Par ailleurs, la Banque d'Angleterre (BoE) a baissé jeudi son taux directeur d'un quart de point de pourcentage à 5%.

Les banques européennes à la peine ___

Société Générale a enregistré une hausse de son bénéfice net de 23,7% au deuxième trimestre, mais la banque française était sanctionnée en Bourse (-8,97%) avec la révision en baisse d'un de ses objectifs financiers.

Le géant bancaire néerlandais ING (-3,86%) a publié une baisse de 17,4% de son bénéfice net au deuxième trimestre.

HSBC a reculé de 6,46%, Lloyds de 4,03%, Barclays, qui a aussi annoncé ses résultats, de 4,66% et Schroders 9,73%.

A Milan, Unicredit a cédé 5,70% et Intesa Sanpaolo 3,92%.

A Madrid, BBVA s'est replié de 5,09% et Banco de Sabadell de 5,61%.

A Francfort, Commerzbank a perdu 5,40% et Deutsche Bank 3,06%.

Meta bien reçu ___

Meta (+4,82%) a vu ses profits s'envoler au printemps grâce à la publicité en ligne, et a ainsi rassuré des investisseurs mieux disposés à accepter les dépenses faramineuses dans l'intelligence artificielle (IA) si le coeur de métier tient la route.

Apple a cédé 1,68% mais reprenait 0,52% dans les échanges après la clôture alors que le groupe a dépassé les attentes en terme de chiffre d'affaires grâce aux services.

Amazon qui a clos en baisse de 1,56%, lâchait encore 4,29% après la fermeture, alors que son chiffre d'affaires trimestriel a déçu.

afp/rp