Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers se préparaient mardi à un durcissement de la politique monétaire aux Etats-Unis après la reconduction du président de la Réserve fédérale Jerome Powell, ce qui renforçait encore le dollar par rapport aux autres monnaies mondiales.

Les Bourses européennes évoluaient en nette baisse dans les premiers échanges, de Londres (-0,59%) à Milan (-1,51%) en passant par Paris (-1,39%) et Francfort (-1,37%) vers 8H50 GMT. En Suisse, le SMI perdait 1,05%.

L'Asie a terminé mitigée, avec une baisse à Hong Kong (-1,20%) et Shenzen (-0,22%), alors que Shanghai (+0,20%) a faiblement progressé. La Bourse de Tokyo est restée fermée pour observer un jour férié au Japon.

Lundi, si l'indice Dow Jones a mis fin à trois séances de baisse par un faible gain de 0,05%, le S&P 500 a perdu 0,32% et le Nasdaq, à coloration technologique, 1,26%, tous trois ayant pourtant évolué en nette hausse dans les premiers échanges.

Ce revirement des indices est intervenu avec la vive tension sur les taux d'intérêt du marché obligataire qui a suivi l'annonce de la confirmation de M. Powell à la tête de la Réserve Fédérale américaine (Fed).

"La Fed n'a pas d'alternative quant à la direction qu'elle prendra dans les mois à venir: la hausse de l'inflation ne se tempérera pas dans un environnement de taux zéro et de politique monétaire accommodante", décrit Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Autre conséquence de ses anticipations de politiques monétaires plus restrictives, le dollar a évolué à des plus hauts de contre d'autres monnaies : le dollar index qui compare le billet vert à un panier de monnaies, évoluait à 96,577 points vers 9H00 GMT, un niveau plus vu depuis plus d'un an.

Il a dépassé en séance lundi la barre des 115 yens pour la première fois en plus de quatre ans après avoir touché lundi un nouveau plus haut en un an et demi par rapport à l'euro (à 1,2233 dollar contre un euro).

Mardi, la monnaie européenne rebondissait un peu, à 1,1263 dollar (+0,23%).

Par ailleurs, "l'évolution de la pandémie fait son retour dans les salles de marché comme principal point d'attention", note aussi Christopher Dembik, directeur stratégie et macro-économie de Saxo Banque.

Ainsi, l'Allemagne s'est vivement inquiétée lundi de l'essor des contaminations au Covid-19, qui a conduit Washington à déconseiller aux Américains de s'y rendre.

La tech en souffrance

Dans le sillage de la nette baisse de l'indice technologique américain Nasdaq lundi, les valeurs de ce secteur à Paris reculaient significativement : Capgemini perdait 2,60% à 206 euros, STMicroelectronics 3,14% à 44,31 euros et Téléperformance 3,03% à 348,90 euros. À Francfort SAP perdait 1,71% à 119,62 euros.

Sensibles aux hausses des taux d'intérêt, les investisseurs se détournent normalement des actions dites de croissance, comme la tech, car elles ont besoin de taux bas pour générer la croissance sur laquelle se base leur valorisation en bourse.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les cours du pétrole se repliaient mardi, le marché anticipant un possible face-à-face entre le président américain Joe Biden, qui pousse d'autres pays pour utiliser leurs réserves stratégiques pour faire baisser les prix du pétrole, et l'Opep, qui menace de réduire sa production pour les maintenir.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier perdait de 0,75% à 79,10 dollars, 8H40 GMT tandis que celui de WTI pour le même mois cédait 1,15% à 75,87 dollars vers .

Après avoir évolué en hausse une partie de la séance asiatique, le bitcoin reculait de 0,50% à 56.000 dollars.

afp/al