New York (awp/afp) - Les marchés mondiaux ont évolué avec prudence mardi, après la publication d'indicateurs moroses en Europe et l'absence d'avancée significative sur le dossier du relèvement du plafond de la dette américaine.

Les indices européens ont terminé dans le rouge: Paris a reculé de 1,33%, lestée par les valeurs du luxe, Milan de 0,50%, Francfort de 0,44% et Londres de 0,10%. A Zurich, le SMI a perdu 0,59%.

A New York, le Dow Jones a relâché 0,69%, l'indice Nasdaq a perdu 1,26% et l'indice élargi S&P 500 a cédé 1,12%.

En zone euro, l'activité économique du secteur privé a ralenti en mai, atteignant son niveau le plus bas depuis trois mois, plombée par la baisse de la production industrielle, selon l'indice PMI Flash publié mardi par S&P Global.

"Le secteur manufacturier en Europe de manière générale est en difficulté", résume Charlotte de Montpellier, économiste d'ING France. Les données PMI rendent les investisseurs "pas très optimistes pour la suite", ajoute-t-elle pour expliquer le repli des indices européens.

Le tableau contraste avec la version américaine des indices PMI du jour, qui a montré une expansion de l'activité à la fois dans le secteur manufacturier et les services.

A Wall Street, l'atmosphère s'est néanmoins tendue à l'approche de la date limite pour trouver un accord sur le relèvement du plafond de la dette, faute de quoi les Etats-Unis s'exposent à un défaut de paiement.

"C'est la première fois qu'on voit une vraie nervosité (sur le marché) liée au dossier de la dette", a commenté Steve Sosnick, d'Interactive Brokers.

Une nouvelle réunion s'est tenue mardi à la Maison Blanche entre le président Joe Biden et des élus républicains du Congrès, sans qu'aucune avancée notable n'ait été enregistrée.

Il ne reste que neuf jours avant le 1er juin, date à partir de laquelle les Etats-Unis risquent de ne plus pouvoir faire face à leurs engagements.

L'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché et l'anxiété des investisseurs, est monté de presque 8% mardi.

Quant au rendement des emprunts d'Etat américains à 3 mois, il a atteint son plus haut niveau depuis 22 ans, à 5,29%.

Le luxe patine ___

Les entreprises du luxe ont souffert d'une note des analystes de Deutsche Bank qui estime que les valorisations sont élevées dans le secteur. Ces valeurs ont en effet fortement progressé en Bourse cette année, misant sur un fort rebond en Chine avec la fin des mesures de restriction anti-Covid.

Or "en Chine, la reprise s'essouffle, le chômage reste élevé, il y a de la croissance mais pas le boom escompté", rappelle Charlotte de Montpellier.

La perspective d'un ralentissement économique aux Etats-Unis est aussi source d'inquiétude pour les analystes de Deutsche Bank.

A Paris, Hermès a chuté de 6,54%, la pire performance de l'indice CAC 40, dans lequel le luxe pèse près d'un tiers. LVMH a perdu 5,01% et Kering 2,97%. A Milan, Moncler a cédé 5,01% et Burberry 3,17% à Londres.

Uniper fuse ___

Le géant allemand de l'énergie Uniper (+3,72%), détenu à 99% par l'Etat allemand à la suite de la crise du gaz, s'attend à réaliser des gains de plus de 2 milliards d'euros sur ses opérations de couverture des prix du gaz, dont les prix ont fortement chuté depuis l'année dernière.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du brut ont grimpé mardi après une mise en garde des Saoudiens contre les paris sur une baisse des cours et alors qu'approche le week-end de Memorial Day qui devrait doper la demande de carburants aux Etats-Unis.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a gagné 1,11% à 76,84 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a avancé de 1,19% à 72,91 dollars.

L'euro cédait un peu de terrain face au dollar (-0,37%), à 1,0770 dollar.

Le bitcoin prenait 1,21% à 27.175 dollars.

afp/rp