Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers se montraient prudents lundi, après la publications d'indicateurs en Chine qui montrent l'ampleur des conséquences de la politique zéro-Covid de Pékin sur l'économie.

L'Europe a ouvert en baisse: Paris lâchait 0,72%, Francfort 0,58%, Londres 0,28% et Milan 0,25% vers 07H45 GMT. En Suisse, l'indice vedette SMI remontait la pente et progressait de 0,12%.

En Asie, les indices ont d'abord suivi la tendance haussière de Wall Street de vendredi avant de ralentir à la suite des chiffres publiés en Chine. Après la clôture, Shanghai a perdu 0,34%, Tokyo a pris 0,45% et Hong Kong grappillait 0,19% peu avant la fermeture.

La seconde économie mondiale, la Chine, a dévoilé lundi ses pires performances économiques depuis deux ans, au moment où le pays affronte sa plus forte poussée épidémique depuis l'apparition du Covid-19.

Principal indicateur des dépenses des ménages, les ventes de détail ont baissé de 11,1% sur un an en avril, pour le deuxième mois d'affilée.

La production industrielle s'est affichée en repli de 2,9% le mois dernier sur un an, contre une progression de 5% en mars et le taux de chômage s'est quant à lui établi à 6,1% en avril, proche du record absolu de février 2020.

"Tant que le coronavirus sévit, il ne faut pas s'attendre à un revirement de l'économie chinoise", prévient Jochen Stanzl, de CMC Markets, qui ajoute qu'"il y a peu d'espoir que les mesures de soutien de la politique monétaire de la banque centrale chinoise aident à soutenir une nouvelle reprise en Chine".

A Shanghai, le vice-maire a annoncé dimanche une réouverture "progressive" des commerces à compter de lundi, après plus d'un mois de confinement strict. Tandis qu'à Pékin, les 22 millions d'habitants craignent qu'un confinement soit déclaré.

De plus, le patron de Goldman Sachs "a déclaré que les risques de récession aux États-Unis deviennent +très, très élevés+" selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote, et la banque américaine "a réduit ses prévisions de croissance américaine" pour cette année et l'année prochaine, rapporte-t-elle.

"Par conséquent, le débat sur une récession à grande échelle est le principal catalyseur de ce lundi", constate l'analyste.

En Europe, en conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine, la Finlande a annoncé dimanche sa candidature à une entrée dans l'Otan, et la Suède est en passe de faire de même après un feu vert décisif du parti au pouvoir.

Cette décision, qualifiée d'"erreur" par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, pourrait exacerber les tensions entre les pays européens et la Russie. Moscou avait auparavant menacé de représailles "militaro-techniques", sans préciser lesquelles.

Saudi Aramco flambe

Saudi Aramco (+1,65% à Ryad) a annoncé dimanche un bond de 82% de son bénéfice net au premier trimestre à 39,5 milliards de dollars, un record depuis l'introduction en Bourse du plus grand exportateur de pétrole au monde en 2019.

La flambée des cours du pétrole, qui prennent autour de 40% depuis le début de l'année, a propulsé la semaine dernière le géant saoudien de l'énergie au rang de première capitalisation boursière mondiale, devant Apple, à plus de 2.400 milliards de dollars.

Lundi, les prix du pétrole reculaient face aux craintes que la croissance économique déraille après les statistiques chinoises.

Vers 07H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 1,04% à 110,39 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin cédait quant à lui 0,52% à 109,92 dollars.

Le bitcoin toujours sous les 30.000 dollars

Après un léger rebond, le bitcoin rechutait de 4,64% à 29.580 dollars vers 07H40 GMT, plombé par l'aversion au risque des investisseurs qui a poussé la première cryptomonnaie à un plus bas depuis fin 2020 jeudi. Tout le marché des cryptomonnaies est d'ailleurs déstabilisé dans ce contexte.

L'euro se stabilisait (+0,08%) à 1,0421 dollar, après avoir touché un plus bas la semaine dernière face à un billet vert renforcé par sa qualité de valeur refuge et par la politique monétaire restrictive de la banque centrale américaine.

afp/al