Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales poursuivent leur poussée jeudi, soutenues par un recul de l'inflation en zone euro en mai et rassurées par les avancées aux Etats-Unis quant à un accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine.

Wall Street a ouvert en ordre dispersé, perturbée par les dernières statistiques sur le marché de l'emploi américaine et les prévisions jugées décevantes de plusieurs entreprises. Le Nasdaq gagnait 0,16%, le S&P 500 était stable à -0,04% et le Dow Jones reculait de 0,51% vers 13H55 GMT.

En Europe la tendance était mitigée aussi: Paris (-0,10%) et Londres (+0,04%) oscillaient autour de l'équilibre, tandis que Francfort gagnait 0,60% et Milan 1,11%.

Les entreprises du secteur privé ont créé en avril plus d'emploi que prévu par les analystes, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, ce qui atteste que le marché de l'emploi américain reste solide.

Cela pourrait inciter la Réserve fédérale à augmenter à nouveau ses taux directeurs pour ramener l'inflation sous contrôle.

Cependant, le même rapport révèle que la croissance des salaires ralentit et "l'inflation induite par les salaires pourrait être moins préoccupante pour l'économie malgré des embauches robustes", a commenté Nela Richardson.

Cette publication ternissait légèrement l'optimisme des investisseurs induit par l'adoption par les élus de la Chambre des représentants du texte visant à relever le plafond de la dette des Etats-Unis, et ainsi éviter un défaut de paiement.

Les derniers chiffres de l'inflation en zone euro ont aussi soutenu le moral des investisseurs. L'indice des prix à la consommation a reculé nettement à 6,1% après 7% en avril.

"L'inflation sous-jacente (qui exclut l'énergie et l'alimentaire) a reculé à son plus bas niveau en quatre mois (à 5,3%), grâce aux prix des services. Elle devrait probablement continuer de reculer, mais cela ne devrait pas empêcher la BCE de relever ses taux d'intérêt en juin, et sans doute en juillet", a commenté Jack Allen-Reynolds, économiste chez Capital Economics.

"Nous continuerons d'avancer - avec détermination et sans découragement - jusqu'à ce que nous voyions l'inflation revenir à notre cible à moyen terme de 2% en temps opportun", a d'ailleurs déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE, jeudi, tout en laissant entendre que les taux directeurs de l'institution approchent du pic voulu.

Les marchés se sont aussi attachés aux déclarations de la veille de représentants de la banque centrale américaine (Fed). Le gouverneur de la Fed Philip Jefferson et le président de l'antenne de Philadelphie, Patrick Harker, se sont tous deux dits publiquement favorables à un statu quo monétaire à l'issue de la prochaine réunion, les 13 et 14 juin.

Sur le marché obligataire, les taux reculaient légèrement autant en Europe qu'aux Etats-Unis.

Le taux d'intérêt de la dette américaine à 10 ans valait 3,59% vers 13H55 GMT, contre 3,64% à la clôture de la veille et l'équivalent allemand valait 2,25% contre 2,28% jeudi.

Dr. Martens botte en touche

L'action de la marque de chaussures britannique Dr. Martens chutait de 9,47% à Londres à la suite de résultats annuels en baisse que l'entreprise attribue à "des erreurs" aux Etats-Unis.

La marque rendue célèbre par le mouvement punk a vu son bénéfice net part du groupe plonger de 29% à 128,9 millions de livres, pour l'exercice clôturé le 31 mars.

Du côté des matières premières et des devises

Les prix du pétrole étaient plutôt stables vers 13H55 GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, lâchait 0,18% à 72,47 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet, grappillait 0,06% à 68,13 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro gagnait 0,37% par rapport au dollar, à 1,0729 dollar pour un euro.

Le bitcoin reculait de 0,87% à 26'880 dollars.

afp/buc