Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont reculé de concert avec la tendance négative à Wall Street mardi tandis que les rendements des emprunts souverains sont nettement remontés à l'approche de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE).

En Europe, le recul a été unanime : à Francfort (-0,56%), à Paris (-0,26%), à Londres (-0,53%) et à Milan (-0,72%).

Peu après la clôture européenne, à New York, l'indice Dow Jones perdait 0,68%, le Nasdaq grappillait 0,08% tandis que le S&P 500 lâchait 0,39%.

En attendant la BCE, jeudi, le marché européen a pris note de la nouvelle baisse du moral des investisseurs allemands en septembre face aux pénuries persistantes de composants qui vont freiner la croissance sur le reste de l'année.

Alors que le débat sur le maintien ou non des facilités monétaires s'amplifie des deux côtés de l'Atlantique, au vu de la vigueur de la reprise économique et de l'accélération de l'inflation qui l'accompagne, la BCE pourrait se prononcer jeudi sur l'évolution de son programme d'achats d'urgence (PEPP) lancé pour faire face à la pandémie.

Cette perspective et les anticipations d'inflation faisaient grimper les rendements des emprunts souverains en Europe et outre-Atlantique. Le taux à 10 ans allemand, référence sur le marché européen de la dette, toujours en territoire négatif, montait à -0,33% alors qu'il était encore à -0,50% le 20 août. Le rendement de l'obligation américaine à 10 ans évoluait à 1,37% comparé à 1,32% la veille.

"Il n'y a rien eu d'excitant aujourd'hui. La réunion de la BCE approche à grands pas et certains murmurent que la banque centrale pourrait commencer à discuter d'une réduction de son programme d'achats d'actifs jeudi", note Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Plusieurs données économiques positives plaideraient en faveur d'une diminution progressive du programme de rachats d'actifs de l'institution de Francfort. La croissance de la zone euro a été légèrement réévaluée à la hausse, à 2,2% au deuxième trimestre par rapport au premier. La production industrielle est repartie à la hausse en Allemagne en juillet, après trois mois d'affilée de baisse malgré les pénuries de matériaux qui freinent toujours le secteur.

Ces difficultés d'approvisionnement et l'inflation sont les deux principaux phénomènes qui inquiètent les investisseurs actuellement.

Mais la banque centrale américaine, qui réunira son comité de politique monétaire les 21 et 22 septembre prochains, considère comme la BCE que la montée des prix ne sera que temporaire.

Meggitt lâché par TransDigm

Meggitt a perdu 12,08% à 737,80 pence à la Bourse de Londres, après que l'américain TransDigm a annoncé renoncer au rachat de l'équipementier aéronautique britannique pour 7 milliards de livres. Ce retrait laisse le champ libre à une offre concurrente de Parker-Hannifin pour 6,3 milliards de livres, qui sera examinée le 21 septembre par les actionnaires de la société visée.

La Chine tire le luxe

Les valeurs du luxe ont profité de l'accélération des importations en Chine, un chiffre encourageant concernant la consommation dans le pays, principal marché du secteur.

À Paris, Hermès est monté de 1,33% à 1.294,50 euros, Kering a pris 0,91% à 700,60 euros et LVMH 0,66% à 653 euros, soutenant la cote de tout leur poids. À Milan, Moncler est monté de 1,2% à 55,60 euros.

Holcim sous l'effet Lafarge

L'action Holcim, le groupe suisse avec lequel avait fusionné Lafarge en 2015, a chuté de 3,06% à 48,45 francs suisses suisses, après la décision mardi de la Cour de cassation dans le dossier concernant les activités du français en Syrie jusqu'en 2014.

Repli du bitcoin, du pétrole, de l'euro

Vers 16H37 GMT, le bitcoin reculait de plus de 9% à 47.120 dollars, effaçant une bonne partie de ses gains des dernières semaines alors que le Salvador vient officiellement d'adopter la cryptomonnaie comme monnaie officielle.

Les prix du pétrole reculaient aussi après l'annonce la veille d'une baisse des prix de Saudi Aramco et malgré de bonnes statistiques chinoises.

Vers 16H37 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, perdait 0,89%, par rapport à la clôture de la veille, à 71,58 dollars à Londres.

À New York, le baril américain de WTI pour le même mois lâchait 1,66% à 68,15 dollars.

L'euro cédait 0,28% par rapport au billet vert, à 1,1848 dollar.

afp/ol