Paris (awp/afp) - Les marchés européens ont continué sur leur lancée haussière lundi, même si l'enthousiasme initial est un peu retombé à la clôture. Les marchés ont été soutenus par la perspective de la relance américaine et une légère amélioration de la situation sanitaire.

La Bourse de Paris a ainsi fini en petite hausse de 0,47%, celle de Londres gagnant 0,53% tandis que la Bourse de Francfort a clôturé quasiment à l'équilibre (+0,02%) après avoir franchi un nouveau record historique en début de séance. Madrid a aussi fini stable (+0,05%).

La plus forte progression revient à la Bourse de Milan (+1,48%), qui a été tirée par les valeurs bancaires. A Zurich, la Bourse suisse a terminé sur une hausse plus modeste, le SMI clôturant en progrès de 0,22%.

Après une ouverture positive, les indices américains s'affichaient également en hausse vers 18h10, le Dow Jones gagnant 0,47%, le Nasdaq 0,57% et le S&P 500 prenant 0,38%.

"Les marchés boursiers affichent des gains modestes au moment où les investisseurs espèrent que l'administration Biden approuvera le plan de soutien de 1,9 milliard de dollars afin de stimuler l'économie américaine", commente David Madden, un analyste de CMC Markets. Cette perspective d'une relance rapide de l'économie américaine profite aux marchés actions, le président américain ayant promis vendredi d'"agir vite".

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a affirmé pour sa part dimanche qu'elle espérait un retour au plein emploi en 2022 si le plan de sauvetage de 1.900 milliards de dollars était approuvé. Les propos de Mme Yellen ont également contribué à tirer les rendements sur les bons du Trésor américains à 10 ans et 30 ans à leur plus haut niveau en un an.

Dans leur sillage, les taux d'emprunt allemand et français à dix ans ont également poursuivi leur remontée de la semaine dernière, pour finalement clôturer à l'équilibre. Ils évoluent au plus haut depuis le mois de septembre.

"Les taux remontent, avec le thème de la reflation qui revient au goût du jour, mais cela reste sur des niveau maîtrisés pour l'instant", a expliqué après de l'AFP Andrea Tuéni, analyste chez Saxo Banque.

Sur le front sanitaire, après une année de pandémie et alors que de nombreux Etats sont confinés, quelques lumières apparaissent au bout du tunnel. Les nouvelles contaminations au coronavirus ont décéléré dans le monde pour la troisième semaine consécutive, atteignant leur niveau le plus bas depuis fin octobre, selon une base de données de l'AFP.

En outre "le phénomène GameStop était au centre de l'attention ces dix derniers jours, mais les craintes autour des liquidations forcées ("short squeezes") se sont dissipées", poursuit M. Madden.

Londres soutenu par les minières

Outre-Manche, BP a gagné 3,93% à 261,95 pence et Royal Dutch Shell 1,95% à 1.305,20 pence, poussés notamment par les cours du brut qui ont retrouvé le niveau de 60 dollars pour la première fois depuis le plein choc de la pandémie.

Mariage dans les semi-conducteurs

Le titre du fabricant de semi-conducteurs germano-britannique Dialog (+16,04% à 65,12 euros) a bondi après l'annonce du rachat par son concurrent japonais Renesas pour 4,9 milliards d'euros. Son concurrent allemand Infineon (+3,84% à 35,42 euros) a également été recherché, finissant en tête du Dax.

Veolia et Suez à couteaux tirés

L'affrontement entre les deux géants français de l'eau et des déchets, entamé cet été, est brusquement monté en intensité lundi, l'Autorité des marchés financiers se retrouvant en arbitre après l'annonce d'une OPA hostile de Veolia (-1,48% à 22,57 euros) sur Suez (-0,52% à 17,17 euros), aussitôt suspendue par la justice.

Les bancaires italiennes mènent la danse

Intesa Sanpaolo a gagné 1,41% à 2,09 euros, Unicredit 2,65% à 8,68 euros, Mediobanca 3,24% à 8,47 euros et Banco BPM 6,16% à 2,15 euros. Bper a pris de son côté 7,40% à 1,91 euro tandis que MPS a bondi de 19,07% à 1,38 euro.

Du côté des devises, du pétrole et du bitcoin

Vers 18h45, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, qui a franchi lundi la barre des 60 dollars pour la première fois depuis plus d'un an, gagnait 2,07% par rapport à la clôture de vendredi, à 60,57 dollars. Le baril américain de WTI pour mars s'appréciait dans le même temps de 2,08% à 58,03 dollars.

L'euro se stabilisait (+0,02%) à 1,2049 dollar.

Après un plus haut historique à 44.768,36 dollars, le bitcoin évoluait à 43.242,48 dollars, en hausse de 12,02% après l'annonce de Tesla, qui a investi 1,5 milliard de dollars dans la cryptomonnaie et compte l'accepter comme forme de paiement.

afp/vj