Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales continuaient de craindre le durcissement des politiques des banques centrales jeudi, compte tenu d'une inflation toujours forte avec une économie américaine qui continue de donner des signes de résilience.

Après sa chute mardi et son petit rebond mercredi, Wall Street était stable: le Dow Jones reculait de 0,01%, le S&P500 de 0,05% et le Nasdaq de 0,09% vers 13H50 GMT.

Les indices européens continuaient de reculer, après deux séances de baisse: Paris perdait 0,80%, Francfort 0,36%, Milan 0,30% et Londres 0,06%.

Les Bourses mondiales souffraient notamment de la tension des taux obligataires, les emprunts de courte échéance continuant d'enfler sur le marché secondaire, signe que les investisseurs s'attendent prochainement à de fortes hausses des taux directeurs des banques centrales.

Le sentiment baissier "est soutenu par les menaces macroéconomiques persistantes" dans un contexte de hausse des taux, même si certains acteurs continuent de parier sur un pic de l'inflation proche qui permettrait une détente, explique Pierre Veyret, analyste d'ActivTrade.

L'économie américaine a continué de montrer des signes de résilience, qui sont de nature à inciter la Réserve fédérale américaine à agir de manière plus agressive pour lutter contre l'inflation.

Les ventes au détail ont progressé en août aux Etats-Unis, quand elles étaient attendues stables, la hausse des ventes de voitures, notamment, ayant compensé la baisse des dépenses dans les stations-service liée au recul des prix de l'essence. Celles pour juillet ont toutefois été révisées à la baisse.

Depuis qu'ils ont pris connaissance d'un rebond plus fort qu'attendu de l'inflation hors alimentation et énergie mardi, les investisseurs estiment que la Fed n'a pas d'autre choix que de procéder à une forte hausse de ses taux lors de la réunion de son comité de politique monétaire dans une semaine.

En juin et juillet, la Fed a déjà relevé son taux directeur de trois quarts de point de pourcentage afin de combattre une inflation vivace.

Adobe lâche un gros chèque

L'éditeur de logiciels Adobe était fortement sanctionné en Bourse dans les premiers échanges, chutant de 13,80% après ses résultats et la confirmation du rachat d'un concurrent émergent, Figma, spécialiste des outils collaboratifs pour le design et la conception. La transaction s'élève à 20 milliards de dollars, financés pour moitié en actions, pour moitié en numéraire, un montant que les analystes jugent trop élevé.

Kanye West fâché avec Gap

La chaîne de vêtements Gap restait stable dans les premiers échanges après la publication d'une information du Wall Street Journal selon laquelle Ye, le nouveau nom du rappeur Kanye West, mettrait un terme à son partenariat avec la marque. D'autres marques dans le domaine de l'habillement et du sport baissaient, comme Adidas (-3,11%), avec qui Ye est aussi partenaire mais en désaccord, et Puma (-4,01%) en Allemagne.

Baisse du pétrole, le yen sous pression

Les cours du pétrole reculaient, les inquiétudes concernant les perspectives de croissance mondiale exerçant une pression sur les prix et prenant le dessus sur les craintes de manque d'approvisionnement.

Vers 13H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre perdait 2,73%, à 91,50 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre baissait de 1,88%, à 86,81 dollars.

Le gaz naturel européen restait stable à 219 euros le mégawattheure vers 13H30 GMT.

Le yen perdait du terrain jeudi par rapport aux autres monnaies, plombé par un indice économique décevant, sa dégringolade depuis le début de l'année alimentant les spéculations sur une éventuelle intervention de la Banque du Japon (BoJ) pour soutenir la devise.

Vers 13H40 GMT, le yen baissait de 0,28% à 143,49 yens pour un dollar.

La monnaie européenne se stabilisait pour sa part face au billet vert (+0,06%, à 0,9988 euro pour un dollar) après être repassée mercredi sous le seuil de la parité avec le billet vert.

afp/buc