Paris (awp/afp) - Les marchés actions mondiaux faisaient une pause mardi, digérant une première décision de politique monétaire avant la réunion de la Réserve fédérale (Fed).

L'Europe n'affichait pas de tendance claire: Paris était stable, Francfort prenait 0,35%, tandis que Milan lâchait 0,25% et Londres, plombée par les minières, cédait 0,61% vers 10h05.

En Asie, Shanghai a reculé de 1,10% et Hong Kong de 0,22%. Après son bond de la veille, Tokyo a également lâché 0,43%.

La veille, Wall Street avait encore profité des bonnes publications d'entreprises pour signer de nouveaux records.

Cette semaine, l'actualité des banques centrales va occuper les marchés avec trois réunions majeures au programme.

Après avoir massivement soutenu l'économie face à la crise en injectant des milliards de liquidités, elles doivent désormais faire face à l'accélération de l'inflation et conjuguer le retrait progressif de leurs aides avec l'état actuel de l'économie.

Ce mardi, la Banque centrale d'Australie (RBA) a décidé de maintenir ses taux d'intérêt à un niveau historiquement bas pour 2022. Mais une hausse l'année suivante, plutôt que 2024, est désormais "plausible" selon le gouverneur de l'institution.

"Ce changement de la RBA n'est pas inattendue compte tenu de l'évolution des rendements au cours des dernières semaines", décrypte Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK, qui estime que cela "constitue une correction compréhensible".

Il note également que le gouverneur de la RBA Philip Lowe "affirme que l'Australie n'a pas de problème d'inflation, malheureusement pour lui, les marchés semblent avoir une opinion différente et si les prix continuent à rester élevés, la RBA devra probablement changer de position à nouveau".

Ensuite ce sera la Fed qui tiendra sa réunion de politique monétaire jusqu'à mercredi, à l'issue de laquelle les analystes s'attendent à l'annonce d'un plan de réduction des achats d'actifs.

L'attention se portera "davantage sur la position de la Fed concernant l'inflation que sur la réduction des achats d'actifs", anticipe Steve Englander, de la banque Standard Chartered.

"Le sujet tabou est l'inflation globale et sous-jacente, qui est au-dessus des anticipations" du comité de politique monétaire de la Fed", poursuit-il.

Enfin, jeudi, la Banque d'Angleterre (BoE) pourrait relever son taux directeur pour la première fois depuis août 2018, et devancer ainsi la plupart des autres banques centrales.

Les minières à la peine

A Londres, Anglo American chutait de 3,89% à 2703,00 pence, BHP Group de 3,80% à 1850,80 pence et Glencore de 3,20% à 354,20 pence.

A Paris, ArcelorMittal reculait de 3,29% à 28,93 euros et Eramet de 4,27% à 69,45 euros.

"Le cuivre, le nickel et l'aluminium ont chuté tout comme le minerai de fer mardi, alors que les inquiétudes concernant le marché immobilier chinois s'intensifient", explique Anna Stablum, analyste de Marex Spectron.

"Des fonderies d'acier en Chine ont été contraintes de réduire leur production (...) afin d'économiser de l'électricité et de limiter les émissions", ajoute-t-elle concernant la baisse du minerai de fer.

Grosse perte pour BP

Le géant pétrolier britannique BP a rapporté une perte de 2,5 milliards de dollars au troisième trimestre malgré l'envolée des cours du pétrole et du gaz en raison d'un effet comptable défavorable. Son action perdait 2,14% à 349,35 pence.

Adecco ne satisfait pas les attentes

Le groupe suisse Adecco, numéro un mondial du travail temporaire, lâchait 3,92% après avoir publié un chiffre d'affaires légèrement inférieur aux attentes pour le troisième trimestre.

Hello Fresh rehausse ses prévisions

Le spécialiste de la livraison de repas Hello Fresh (+14,55% à 80,44 euros) caracole en tête du Dax, après avoir publié ses résultats du troisième trimestre, faisant état d'une hausse de 45% de son chiffre d'affaires. Le groupe a revu à la hausse ses prévisions de revenus.

De côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier prenait 0,20% à 84,88 dollars vers 10h05.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre était stable à 84,08 euros.

L'euro lâchait 0,14% face au billet vert à 1,589 dollar.

Le bitcoin progressait de 1,40% à 61'580 dollars.

afp/jh