Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes tentent de se redresser jeudi après l'entrée en récession technique de la zone euro, tandis que Wall Street devrait connaître une ouverture autour de l'équilibre, sur fond d'inquiétudes quant aux prochaines réunions des banques centrales.

En Europe, Paris gagnait 0,27% et Francfort 0,16%, après avoir toutes deux ouvert en léger recul. Milan avançait de 0,83% et Madrid de 0,35%. L'indice londonien quant à lui lâchait quelque 0,09%. A Zurich, le SMI gagnait 0,09%.

La zone euro est entrée en récession technique en début d'année avec un recul du PIB durant deux trimestres consécutifs, de 0,1% entre janvier et mars, après une baisse de même ampleur d'octobre à décembre, selon des chiffres révisés publiés à 09H00 GMT par Eurostat.

L'institut européen des statistiques tablait jusqu'ici sur une stagnation (0%) au dernier trimestre 2022 par rapport au trimestre précédent et sur une croissance de 0,1% au premier trimestre 2023.

L'abaissement récent des chiffres de l'Allemagne explique notamment la forte révision à la baisse. Première économie européenne, elle a elle-même annoncé fin mai être entrée en récession, pénalisée par les difficultés de son industrie.

De l'autre côté de l'Atlantique, Wall Street devrait connaître une ouverture calme, les contrats à terme des trois principaux indices étant autour de l'équilibre.

"Avec la séance de New York, on verra si les investisseurs estiment que la Fed ira vers une hausse des taux en juin", estime Stephen Innes, de SPI AM.

L'attention des investisseurs se porte sur la prochaine réunion du Comité monétaire de la Fed (FOMC) qui aura lieu les 13 et 14 juin, tandis que celle de la BCE se tiendra le 15 juin.

A moins d'une semaine de cette échéance, les marchés ont été surpris de la décision de la Banque du Canada, qui a "effectué une hausse de taux inattendue de 25 points de base", observent les analystes de la Deutsche Bank.

"Il ne s'agit peut-être que d'une seule banque centrale, mais cela fait suite à une hausse surprise similaire de la Bank of Australia mardi, de sorte que les investisseurs commencent à voir émerger un schéma" de nouvelles hausses de taux, poursuivent-ils.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à dix ans s'établissaient à 3,80%. En Europe, l'intérêt de l'emprunt français à 10 ans était à 3,01%, l'allemand à 10 ans à 2,46%.

La tech en baisse ___

La montée des taux obligataires n'a pas rendu service aux valeurs technologiques, globalement orientées à la baisse, dans le sillage des fortes baisses des géants américains du secteur à Wall Street la veille, Amazon ayant par exemple perdu 4,25%, Alphabet 3,78% et Microsoft 3,09%.

Sur le Vieux Continent, vers 11H30 GMT à Paris, Deezer lâchait 0,68% après avoir accusé des pertes de près de 5% dans la matinée, Capgemini 1,71% et Dassault Systèmes 0,75%. A Amsterdam, ASM International cédait 1,18% et Just Eat 4,79%. A Francfort, Infineon reculait de 0,15%.

Les bancaires ont le sourire ___

Les valeurs bancaires étaient en tête du DAX, à Francfort, le titre de Commerzbank prenait 0,65%, la Deutsche Bank 1,07%, vers 11H30 GMT.

A Paris, Crédit Agricole gagnait 1,53%, BNP Paribas 1,36% et la Société Générale, qui a annoncé céder quatre filiales en Afrique, prenait 2,17%.

A Zurich, Crédit Suisse gagnait 1,06% et UBS, le numéro un du secteur bancaire helvétique, 0,82%.

Du côté des matières premières et des devises ___

Les cours du pétrole étaient en hausse jeudi. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août gagnait 0,63% à 77,37 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en juillet, prenait 0,63%, à 72,99 dollars.

L'euro prenait 0,31% par rapport au dollar, à 1,0733 dollar.

Le bitcoin gagnait 0,34% à 26.454 dollars.

afp/rp