New York (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont voulu voir le verre à moitié plein vendredi après la publication de données plus solides que prévu sur le marché de l'emploi américain, choisissant de retenir la modération des salaires.
Les indices boursiers ont d'abord réagi très négativement à la publication du rapport sur l'emploi aux Etats-Unis en septembre du département du Travail, avant de se reprendre.
Les Bourses européennes ont finalement terminé en hausse, après un passage légèrement dans le rouge en milieu de séance. Paris a pris 0,88%, Londres 0,58%, Francfort 1,06% et Milan 1,16%. Sur la semaine, elles affichent toutes des baisses de plus de 1%.
A New York, le Dow Jones a progressé de 0,87%, l'indice Nasdaq a pris 1,60% et l'indice élargi S&P 500 a gagné 1,18%.
Après des pics à 5,05% pour le taux d'intérêt de la dette américaine à 30 ans et à 4,88% pour l'équivalent à 10 ans, des chiffres plus vus depuis 2007, le marché obligataire a lui aussi rebondi (les prix évoluent en sens opposé des taux).
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans s'établissait à 4,79%, contre 4,71% la veille en clôture.
Les créations d'emplois ont accéléré de façon inattendue en septembre aux Etats-Unis, avec 336.000 postes créés, le double de ce qui était attendu par les économistes. "Un véritable choc" pour John Plassard, spécialiste en investissement de Mirabaud.
Le ministère du Travail a en outre revu en hausse les données des deux mois précédents, ajoutant 119.000 créations en net.
"Cela va mettre encore un peu plus de pression sur la Fed (banque centrale américaine) pour monter ses taux" lors de sa prochaine réunion, a commenté Chris Zaccarelli, d'Independent Advisor Alliance.
Après une première impression négative, les opérateurs ont "épluché" le rapport sur l'emploi, pour le décortiquer et y trouver d'autres éléments que le chiffre principal, a expliqué Sam Stovall, de CFRA.
Ils y ont vu que la progression du salaire moyen avait ralenti en septembre, à 4,2% sur un an contre 4,3% le mois précédent, en-dessous des attentes.
"Les investisseurs en ont conclu que le scénario d'un atterrissage en douceur (de l'économie américaine), avec une décélération de l'inflation, était toujours crédible", ce qui les a incités à l'optimisme et à l'achat, selon Sam Stovall.
D'abord en progression, le dollar a effacé tous ses gains face aux autres devises. Il perdait 0,33% face à l'euro à 1,0586 dollar pour un euro vers 15H55 GMT.
Pioneer convoité par ExxonMobil ___
L'Américain Pioneer Natural Resources, l'un des géants du pétrole de schiste aux Etats-Unis, a jailli (+10,45%) à la suite d'une information du Wall Street Journal faisant état d'un possible rachat par ExxonMobil (-1,67%), pour environ 60 milliards de dollars. La capitalisation boursière du groupe est d'environ 50 milliards de dollars.
L'opération donnerait à ExxonMobil une assise nouvelle dans le bassin permien, immense région pétrolifère qui couvre l'ouest du Texas et le sud-est du Nouveau-Mexique.
Wetherspoon avec modération ___
Les pubs britanniques Wetherspoon ont perdu 6,39% à Londres, après avoir annoncé un retour aux bénéfices annuels pour la première fois depuis la pandémie. Ils ont refroidi les investisseurs en disant attendre un simple "résultat raisonnable" pour l'exercice en cours.
Philips de nouveau pénalisé pour ses respirateurs ___
Le titre du fabricant néerlandais de matériel médical Philips a chuté de 6,86% à Amsterdam, lesté par un nouvel avis des autorités sanitaires américaines demandant des tests supplémentaires pour ses appareils respirateurs rappelés.
Le pétrole se stabilise ___
Les cours du pétrole ont terminé en petite hausse, ne profitant qu'à la marge du retour de l'appétit pour le risque, compensé par la persistance des inquiétudes sur la demande mondiale et la levée de restrictions russes.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a grappillé 0,60%, pour clôturer à 84,58 dollars. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en novembre, il a grignoté 0,58%, à 82,79 dollars.
Le bitcoin, lui, profitait à fond de l'attrait pour les actifs plus risqués. Il se négociait à 28.009 dollars, en hausse de 2,05%.
afp/rp