Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes évoluaient dans le rouge jeudi à la mi-séance et Wall Street s'apprêtait à suivre le même chemin, les investisseurs naviguant à vue en attendant de nouvelles indications sur l'économie, l'inflation et ses répercussions sur les résultats des entreprises.

Après avoir tenté un rebond dans la matinée, les indices européens glissaient à nouveau en territoire négatif à Paris (-0,51%), Francfort (-0,37%), Milan (-0,94%) et Londres (-0,46%) vers 10H35 GMT.

Wall Street devrait prolonger son repli de la veille, les contrats à terme sur les principaux indices signalant une baisse comprise entre 0,61% et 0,68% avant l'ouverture.

Les investisseurs manquent de visibilité quant à l'évolution du conflit en Ukraine, et sont à l'affût de toute indication sur le ralentissement économique et la trajectoire des hausses de taux à venir des banques centrales.

Le rapport sur l'emploi américain de vendredi est particulièrement attendu, puisqu'il pourrait influencer la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans les mois à venir.

Avant ces données officielles, les investisseurs ont décortiqué mercredi l'enquête mensuelle de la société de services aux entreprises ADP sur les créations d'emplois du secteur privé.

Leur solidité combinée à la bonne tenue de l'activité dans les services aux Etats-Unis, ont confirmé la résilience de la première économie mondiale, ce qui a tendance à conforter la Réserve fédérale dans le durcissement en cours de sa politique monétaire.

En revanche, en Allemagne, pays moteur de l'économie européenne mais au bord de la récession car très exposé à la crise énergétique, les commandes passées à l'industrie sont reparties à la baisse au moins d'août, signe d'un essoufflement du secteur face aux prix élevés de l'énergie dus à la guerre en Ukraine.

Les opérateurs de marché devront patienter jusqu'à la semaine prochaine pour prendre connaissance de l'indice des prix à la consommation américaine (CPI) de septembre, ainsi que des premiers résultats d'entreprises.

Les investisseurs vont chercher à "déceler les impacts de l'inflation des coûts enregistrée depuis le début d'année et de ses répercussions sur la croissance de l'activité", écrit Gilles Guibout, responsable des actions européennes chez AXA IM.

"En tout état de cause, même si les valorisations" des entreprises "sont désormais inférieures aux moyennes de long terme en Europe (...) il est sans doute trop tôt pour revenir agressivement sur les marchés d'actions", estime-t-il.

Shell prévoit une note de gaz salée

Le géant pétrolier britannique Shell perdait 4,92% à Londres vers 10H20 GMT, après avoir prévenu jeudi que ses résultats dans sa division gazière seraient en "nette baisse" au troisième trimestre par rapport aux trois mois précédents, invoquant la "saisonnalité" mais aussi un marché "volatil et disloqué".

Les réassureurs à la peine

Les deux réassureurs du Dax étaient en queue d'indice, Munich Re et Hannover Rück perdant respectivement -2,6%. et -2,5%. A Paris, Scor chutait de 4,16% après le passage de l'ouragan Ian aux Etats-Unis.

Faible réaction du pétrole post-Opep+

Les prix du pétrole évoluaient en légère baisse jeudi, au lendemain de la décision de l'Opep+ de réduire drastiquement son objectif de production pour mettre fin à une tendance baissière des prix, face au craintes grandissantes de récession.

Vers 10H20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre cédait 0,14% à 93,23 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en novembre refluait de 0,06% à 87,71 dollars.

Du côté des devises

L'euro se stabilisait par rapport au dollar jeudi au lendemain de pertes marquées, la faiblesse du billet vert en début de semaine ayant laissé la place à une attente à la veille des données sur l'emploi américain.

Vers 10H20 GMT, l'euro était stable par rapport au billet vert à 0,9883 dollar.

La livre, qui avait rebondi en début de semaine avant de plonger mercredi, perdait 0,64% à 1,1254 dollar.

afp/buc