New York (awp/afp) - Les acteurs des marchés mondiaux ont eu les yeux rivés sur la banque centrale américaine qui a annoncé, comme prévu, une nouvelle modeste hausse des taux, avant de peut-être faire une pause, tandis que les prix du pétrole chutent.

Les Bourses européennes, qui ont clôturé avant la décision de la banque centrale américaine, ont rebondi au lendemain d'une séance nettement dans le rouge. Paris a gagné 0,28%, Francfort 0,56%, Londres 0,20% et Milan 0,77%. A Zurich, le SMI a gagné 0,73%.

Après la hausse d'un quart de point, annoncée par la Fed qui n'a pas exclu de faire une pause ensuite mais qui a en revanche rejeté clairement la perspective d'une baisse cette année, le Dow Jones a en revanche cédé 0,80%.

L'indice Nasdaq à forte coloration technologique a lâché 0,46% et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,70%.

Le taux directeur américain va évoluer désormais entre 5% et 5,25%, un sommet depuis 2006.

"La Fed a signalé qu'il y aura probablement une pause en juin, mais elle est accompagnée d'une mise en garde", a commenté Ryan Sweet d'Oxford Economics.

"Le comité monétaire reste très attentif à l'inflation et dépend des données. En d'autres termes, s'il y a une surprise à la hausse de l'inflation, la banque centrale n'hésitera pas à reprendre la hausse des taux d'intérêt parce qu'elle est déterminée à freiner l'inflation", a ajouté l'économiste.

Pour Ian Shepherdson de Pantheon Macroeconomics, "la Fed ne fait pas de promesses mais les taux ont probablement atteint un pic".

Pour Valérie Rizk, économiste d'Hugau Gestion, "la Réserve fédérale était prise entre deux feux, d'une part la lutte contre l'inflation et le maintien de l'emploi et de l'autre côté préserver la stabilité financière".

Les faillites de trois banques régionales américaines ont ébranlé la confiance des marchés dans le système financier américain et pourraient inciter la Fed à se montrer moins sévère.

Même si Jerome Powell a assuré qu'une récession pouvait encore "être évitée" ou qu'elle serait "légère", les craintes de récession mondiale et les inquiétudes sur le secteur bancaire américain ont de nouveau fait plonger les prix du pétrole mercredi. Le WTI a glissé sous la barre des 70 dollars, une première depuis fin mars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, a abandonné 4,27% à 68,60 dollars, après avoir dévissé de plus de 5%. Son équivalent européen, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, a perdu 4,14% à 72,32 dollars.

Jeudi, ce sera au tour de la Banque centrale européenne de se réunir. Elle devrait également relever ses taux, pour la septième fois consécutive.

Le marché obligataire s'est légèrement détendu. Les rendements des emprunts américains reculaient légèrement à 3,36% contre 3,42% pour les bons du Trésor à dix ans.

Eli Lilly requinque la pharma ___

Le groupe pharmaceutique Eli Lilly a grimpé de 6,68% à New York après avoir augmenté ses projections annuelles malgré des ventes en baisse, misant en particulier sur des effets de change favorable avec l'affaiblissement du dollar.

De plus, un de ses traitements a démontré lors d'un essai clinique de grande ampleur ralentir le déclin cognitif lié à la maladie d'Alzheimer.

Dans son sillage, Merck KGaA a pris 3,14% à Francfort et Sartorius 5,23%. A Paris Sanofi est monté de 0,76% et GSK de 1,06% à Londres.

En revanche, le géant des soins de grande consommation Haleon, né l'an dernier d'une scission avec le laboratoire pharmaceutique britannique GSK, a reculé de 3,43% à Londres, après des résultats trimestriels jugés décevants et des déclarations de Pfizer.

Déception sur Estée Lauder et AMD ___

Le groupe de cosmétiques Estée Lauder a plongé de 17,34% à Wall Street après avoir raté la cible pour son bénéfice net trimestriel et abaissé ses prévisions annuelles.

Le fabricant de semi-conducteurs AMD (-9,22%) payait des prévisions jugées décevantes pour le deuxième trimestre, du fait du ralentissement de la demande sur certains segments de marché, malgré des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre.

Du côté des devises et du bitcoin ___

Le dollar reculait face à la plupart des devises vers 20H00 GMT. Il perdait 0,49% face à l'euro à 1,1053 dollar pour un euro.

Le bitcoin reculait de 1,26% à 28.334 dollars.

ats/rp